Tchad: Commémoration du 70e anniversaire de la France libre
A l’occasion du 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 qui a donné naissance à la France libre, la Fondation Charles de Gaulle (CDG) organise du 25 au 30 octobre 2010 des commémorations successives au Tchad, au Cameroun et au Congo-Brazzaville. La première étape des manifestations s’est déroulée à N’Djaména ce mardi 26 octobre 2010 en quatre (4) séquences.
Il y a eu d’abord l’inauguration de la Maison des Combattants réhabilitée par la Fondation Charles de Gaulle (CDG) suivie d’une cérémonie au Monument Eboué-Leclerc. Ensuite, le Président de la République Idriss Déby Itno a présidé la cérémonie de prise d’armes franco-tchadienne à la Place de l’Indépendance. Après le dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument aux Morts par le Chef de l’Etat, c’est le Général Bruno Cuche, Gouverneur des Invalides qui a pris la parole pour situer le contexte de l’événement. S’adressant aux détachements français et tchadiens présents à la Place de l’Indépendance, le Général Cuche leur a rappelé le serment du Général de Gaule en ces termes : « L’honneur, le bon sens, l’intérêt supérieur de la Nation commandent de poursuivre la lutte aux côtés des Alliés et les troupes des deux (2) pays doivent être présentes à la victoire ». Le Général Cuche, par ailleurs ancien Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre française d’ajouter que c’est du Tchad, pratiquement de la Place de l’Indépendance qui jouxte l’ancien Camp Koufra, que se lança la colonne Leclerc en 1941 pour investir et faire tomber Koufra en Libye, apportant ainsi à la France sa première victoire depuis juin 1940. « Aussi, le nom de de Gaulle, d’Eboué et de Leclerc sont-ils indissociables de l’Histoire du Tchad », a souligné le Général Bruno Cuche.
Au Palais Présidentiel où le Chef de l’Etat Idriss Déby Itno a offert une réception à la délégation de la Fondation CDG constituée d’environ deux cents (200) personnes, le Secrétaire Général de cette Institution a exprimé sa vive émotion de se retrouver au Tchad pour ces festivités des 70 ans de la France Libre. M. Antoine Dupont-Fauville a relevé qu’avec le recul, le ralliement du Tchad à l’Appel du 18 juin 1940 est un acte politique fondamental qui a pu paraître secondaire à l’époque mais qui a entraîné des bouleversements considérables. « Nous voulons rendre hommage et remercier les Africains qui se sont battus sur tous les théâtres d’opérations en Afrique, en Italie, en Allemagne, et en France », a poursuivi le Secrétaire Général de la Fondation CDG.
Dans un message écrit par le Président français Nicolas Sarkozy et livré par le Secrétaire Général de la Fondation CDG, l’on a noté aussi que des milliers d’Africains se sont battus pour la liberté de l’Europe et du monde au prix de leur sang et surtout de leur vie. Tout cela, « aucun Français digne de ce nom ne peut l’oublier », a indiqué le message de M. Sarkozy.
Parlant du crédo du Général de Gaulle, M. Dupont-Fauville a précisé que l’Homme du 18 juin 1940 a toujours dit : « Je n’accepterai jamais ce qui n’est pas correct, je résisterai ». M. Antoine Dupont-Fauville a terminé son propos en remettant un buste du Général Charles de Gaulle au Président Idriss Déby Itno en souhaitant longue continuité à l’amitié franco-tchadienne.
Dans son toast prononcé à l’occasion de cette réception, le Chef de l’Etat Idriss Déby Itno a relevé que le Tchad a constitué le fer de lance et la tête de pont de l’épopée victorieuse après l’Appel du 18 juin 1940. « Mon pays a payé cher l’effort de guerre sur tous les plans. D’où notre fierté et notre émotion à nous associer à la commémoration de la France Libre qui a 70 ans aujourd’hui », a dit en substance le Président Idriss Déby Itno. Tout en souhaitant le travail de perpétuation de la mémoire du premier Résistant français, le Chef de l’Etat a reconnu que la colonisation a légué un héritage commun et riche qui est la langue française. « Mais la colonisation n’a pas laissé que de bons souvenirs au Tchad. Plusieurs épisodes sanglants sont inscrits dans l’Histoire du Tchad », s’est insurgé le Président de la République en se référant aux massacres suivis d’exodes dans le Ouaddaï et à Bouna notamment. M. Idriss Déby Itno a également réclamé la restitution du patrimoine tchadien pillé par la France pendant la période coloniale. Pour le Chef de l’Etat, la revalorisation des pensions des anciens combattants africains, bien que tardive, est à saluer. « Aujourd’hui, la France est le partenaire privilégié du Tchad et nous ne pouvons que nous féliciter du caractère exemplaire des relations qui lient les deux pays. Relations fondées dès leur origine sur la confiance et l’amitié qui ont généré une coopération fructueuse marquée par des appuis multiformes dont le Tchad a bénéficié tant au plan politique, diplomatique, social qu’au niveau militaire », s’est réjoui le Président de la République.
A la fin de la réception, le groupe des élèves tchadiens étudiant dans les écoles militaires françaises a remis au Président de la République, Chef suprême des Armées, un sabre, symbole de sa bravoure à défendre la République et ses Institutions. A l’issue des manifestations, le Secrétaire Général de la Fondation Charles de Gaulle, M. Antoine Dupont-Fauville a animé une conférence de presse à l’Aéroport International Hassan Djamouss de N’Djaména. Conférence de presse d’aurevoir qui lui a permis de réitérer ses vifs remerciements aux plus hautes autorités tchadiennes pour l’accueil chaleureux et au peuple tchadien pour son hospitalité légendaire.
La délégation française a quitté N’Djaména le 26 octobre 2010 pour Yaoundé puis Brazzaville.
Texte: infotchad.com