Centrafrique: 14.000 musulmans piégés dans « Boda la belle »
Boda (Centrafrique) – Dans une grange surchauffée de soleil, de profonds regards noirs sur des visages émaciés semblent ne plus tenir compte du temps qui passe. Ces Peuls centrafricains de Boda, encerclés par les miliciens anti-balaka, affamés, malades, ne savent pas quand, ni comment, ils pourront échapper au piège infernal.
« Je souffre beaucoup. Pas de maison, pas de manger. Les anti-balaka tuent les gens, beaucoup. J’ai perdu beaucoup de choses, même les bœufs, j’en avais 800″. Saïfou dans son mauvais français raconte la désespérance des déplacés venus de Danga, un village à 25 km de Boda (100 km à l’ouest de Bangui), dans le sud-ouest forestier de la Centrafrique, pour fuir les violences des milices anti-balaka.
Quelques jours à peine après leur arrivée dans Boda, cette grande famille de 90 Peuls s’est retrouvée piégée dans les combats entre musulmans et chrétiens qui ont embrasé la ville minière.
Le 29 janvier, au lendemain de la fuite des ex-rebelles Séléka menacés par les anti-balaka, « Boda la belle » a basculé dans l’horreur.
En une semaine, il y eut plus de cent tués, des combats fratricides entre anciens amis des deux confessions, seulement arrêtés par l’arrivée d’un détachement de la force française Sangaris, le 5 février. (suite…)
Le conseiller chargé des missions à la Mediature de la République, Ahmat Mahamat Yacoub Dobio, évoque le retrait du contingent tchadien de la MISCA
Comme il l’avais déjà souligné lors d’un débat télévisé sur France 24, en janvier, le Tchad est victime d’une campagne médiatique orchestrée et dirigée par des Médias occidentaux et plus précisément ceux de la France. Le Conseiller chargé des missions à la Mediature de la République, Mr Ahmat Mahamat Yacoub Dobio évoque dans cette réflexion qu’il vient de publier, la machination orchestrée contre le contingent tchadien en RCA.
Le contingent tchadien, il faut le comprendre, est présent en RCA à la demande de la Communauté internationale pour une mission de pacification. Mais si on tente de perturber sa mission, tantôt en le dénigrant, tantôt en essayant de le salir, il vaut mieux le retirer pour éviter de l’empêtrer dans la crise.
On veut coute que coute l’impliquer dans la crise et le dévier de sa mission de pacification et il fallait éviter cela en le retirant. Je crois que c’est une décision sage. Que ceux qui coopèrent avec les criminels antibalaka en les prenant pour des patriotes prennent leur responsabilité. On a toujours donné l’impression que la présence des forces tchadiennes dans la Misca entrave la paix et envenime la situation. Maintenant on verra. Une fois le retrait des soldats tchadiens effectué, le Monde entier aura les yeux braqués sur l’opération Sangari et la Misca pour arrêter les violences. (suite…)
A la découverte de N’Djaména, la chouette
Le Tchad retire ses forces de la MISCA
Le contingent de soldats tchadiens va se retirer de la force africaine déployée en Centrafrique, la Misca, et prochainement quitter le pays. Une annonce faite en marge du sommet Union européenne-Afrique qui se tenait, mercredi et jeudi, à Bruxelles.
C’est par un simple communiqué signé du ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, que le Tchad a annoncé sa décision. Dans ce communiqué, le ministre affirme que « malgré les sacrifices consentis, le Tchad et les Tchadiens font l’objet d’une campagne gratuite et malveillante tendant à leur faire porter la responsabilité de tous les maux dont souffre la RCA. Face à ces accusations répétées, le Tchad, après avoir informé la présidente de la transition centrafricaine, la présidente de la Commission de l’Union africaine et le secrétaire général des Nations unies, décide du retrait du contingent tchadien de la Misca. »
Le communiqué poursuit : « Les modalités pratiques de ce retrait seront arrêtées en commun accord entre le Tchad et l’Union africaine. En attendant, le Tchad assumera sans faille sa mission de paix dans les zones relevant de sa responsabilité en République centrafricaine. » (suite…)
Ouagadougou: Des étudiants tchadiens en sit-in devant leur ambassade
Des étudiants tchadiens ont manifesté ce lundi 31 mars 2014 devant leur ambassade à Ouagadougou. Suspendus des cours et des examens de l’institut 2IE pour non payement des frais de scolarité par l’Etat tchadien, ils entendent ainsi attirer l’attention sur leur situation.
Ce lundi 31 mars 2014, devant l’ambassade du Tchad au quartier huppé de Ouaga 2000, beaucoup d’étudiants arboraient le T-shirt de leur établissement, l’Institut international de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement de Ouagadougou (2IE). Debout par grappes ou sagement assis, ils tenaient à montrer le caractère pacifique de leur manifestation. Certains, par moment, tentaient d’échanger avec les gendarmes armés qui bloquaient l’accès de la représentation diplomatique.
« Nous sommes venus manifester notre mécontentement au niveau de l’ambassade du Tchad, pour que les plus hautes autorités de notre pays puissent nous entendre et trouver une solution à cette crise qui n’a que trop duré. Cela fait trois semaines que nous n’allons pas aux cours et que nous n’avons pas accès à tous les services de l’Institut. Et nous ne savons où aller », explique un des porte-paroles, Hiknoné Djonfabé, étudiant en cycle Bachelor à 2IE.
Et d’ajouter que le problème touche près de 400 étudiants boursiers de l’Etat tchadien au Burkina Faso, suspendus des cours au niveau de 2IE depuis trois semaines, parce que le Tchad n’a pas payé les frais de scolarité de l’année 2012-2013 et 2013-2014, et que cette mesure de suspension ne sera levée que si l’Etat règle son ardoise. (suite…)
Centrafrique : L’armée tchadienne riposte à une tentative d’embuscade
Des miliciens Anti-Balles AK ont tenté en début de soirée une embuscade contre un convoi de sept véhicules de l’armée tchadienne qui passait, au niveau du quartier PK12.
Des miliciens Anti-Balles AK ont tenté en début de soirée une embuscade contre un convoi de sept véhicules de l’armée tchadienne qui passait, au niveau du quartier PK12. Les soldats tchadiens de la MISCA ont immédiatement riposté.
Plusieurs miliciens Anti-Balles AK ont été tués lors d’un violent affrontement. Il y a également plusieurs blessés, affirme un témoin.
Tchad : N’Djaména vie dans une insécurité galopante
Les populations vivent la peur au ventre. L’insécurité gagne du terrain. Des morts sont notés de jour comme de nuit. Et pourtant, les pick-up des forces de police sont bien visibles dans les différents coins de la capitale. Un étranger est forcément marqué par les nombreuses patrouilles et la présence très remarquée de policiers à chaque coin de rue. Le paradoxe, c’est que chaque nuit des morts sont signalés. Ce samedi 29 mars en plein centre ville, deux hommes ont fait un braquage et ont tué deux commerçants un plus en 14h.
En plein centre ville, à l’intersection de la grande mosquée de N’Djaména, deux hommes armés en moto ont abattu deux commerçants. Les boutiques dont un bureau de change desdits commerçants ont pignon sur rue en face de la grande mosquée, au grand marché de N’Djaména. Juste après leur carnage, les deux malfaiteurs se sont emparés de l’argent avant de prendre la fuite à bord d’une moto au vu et au su de tout le monde. Un attroupement a été très vite noté sur les lieux. La police s’est naturellement aussitôt pointée sur les lieux. Elle n’a pu que constater les dégâts. (suite…)