Les douze règles du journalisme « indépendant » qui couvre le conflit israélo-arabe
Règle n° 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers, et c’est toujours Israël qui se défend. Cela s’appelle des représailles.
Règle n° 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.
Règle n° 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.
Règle n° 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.
Règle n° 5 : Les Palestiniens et les Libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israéliens ; c’est un enlèvement, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.
Règle n° 6 : Les Israéliens ont le droit d’enlever autant de Palestiniens qu’ils le souhaitent (environ 10 000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants). Il n’y a aucune limite et ils n’ont pas besoin d’en apporter la preuve de culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique « terroriste ».
Règle n° 7 : Quand vous dites « Hezbollah », il faut toujours ajouter l’expression « soutenu par la Syrie et l’Iran ».
Règle n° 8 : Quand vous dites « Israël », il ne faut surtout pas ajouter : « soutenu par les États-Unis, la France et l’Europe », car on pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.
Règle n° 9 : Ne jamais parler de « territoires occupés », dites seulement «territoires», ni de résolutions de l’ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l’auditeur.
Règle n° 10 : Ne pas dire « armée israélienne », appelez-la affectueusement par son petit nom, Tsahal.
Règle n° 11 : Les Israéliens parlent mieux le français et l’anglais que les Arabes. Ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent mieux nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 10). Cela s’appelle de la neutralité journalistique.
Règle n° 12 : Si vous n’êtes pas d’accord avec ces règles, ou si vous trouvez qu’elles favorisent une partie dans le conflit contre une autre, c’est que vous êtes un « dangereux antisémite ».
Tariq Ramadan: Dépasser l’islamisme
L’islamisme (ou « l’islam politique ») n’est pas mort. Ceux qui ont annoncé sa fin, ou même l’ère du « post-islamisme », se sont trompés, nous le constatons tous les jours en Afrique, au Moyen-Orient, ou en Asie. Nous sommes loin encore de la disparition ou de la mutation de l’islamisme.
C’est donc sous la forme d’une thèse, d’un positionnement idéologique, voire d’un voeu, que j’affirme ici qu’il est impératif de dépasser l’islam politique et d’établir une critique fondamentale de l’islamisme sous toutes ses formes.
Avant d’exposer les raisons d’une telle prise de position, il convient de préciser trois points qui sont impératifs quant à la compréhension de ma réflexion. La confusion est telle aujourd’hui et les amalgames si tendencieux, et si grossiers parfois, que la clarté s’impose. Il faut donc dire d’abord que les Frères Musulmans en Égypte ou an-Nahda en Tunisie ont une légitimité populaire et électorale dans leur pays respectif et qu’il importe à tout démocrate de respecter le choix des urnes. On peut être en désaccord avec les positions et les décisions des islamistes au pouvoir mais rien ne peut justifier un coup d’Etat militaire, comme en Égypte (et de ce fait les manifestants non violents qui demandent le départ des militaires ont raison d’exprimer leur refus de cette manipulation). (suite…)
Je suis Tchadien, musulman… mais pas Séléka
Depuis le 24 Mars 2013, une confusion plus pesante que ce qui en était s’est emparée de Bangui. Les Centrafricains tiennent leurs frères Tchadiens avec des pincettes, car on a l’impression que quand deux Tchadiens se suivent, le second est un Séléka. Dur de se voir coller gratuitement un tel cliché, quand on est Tchadien et surtout innocent de toutes ces histoires politico-militaires.
Ex-territoires de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), le Tchad et la Centrafrique ont battis leur relation aussi bien sur la base de la politique française de l’époque coloniale, que sur les liens fraternels qui existent entre leurs peuples. Derrière cette fraternité si vantée par tous les leaders politiques des deux pays, se cache pourtant un dédain mutuel qui peine à se voiler à force que le temps passe. Beaucoup de Centrafricains pensent que le Tchad à travers son chef d’Etat actuel s’ingère de trop dans les affaires Centrafricano-centrafricaines. Dans les taxis de Bangui, je ne cesse d’entendre cette musique que chantent les passagers exaspérés pars les exactions de la Séléka : « Ces Tchadiens ! Ils nous ont arrachés notre pays », « C’est des sanguinaires, ces Tchadiens », « Déby nous le payera ». Une rumeur a même donné pour mort le président Déby, à la deuxième journée du coup de force qui a propulsé au pouvoir Djotodia. Mais pourquoi tant d’amalgame ?
1. La nationalité
Le Tchad et la Centrafrique partage en commun plusieurs groupe ethnique. Les deux provinces limitrophes, Sido Tchad et Sido RCA, forment une bonne illustration de la situation. La facilitation des migrations entre les deux pays, hormis les accords CEMAC, la porosité des frontières ont permis à beaucoup de Tchadiens de s’établir en Centrafrique. Situation réciproque pour les Centrafricains. (suite…)
Une première au Tchad: des femmes Gouverneurs
La nomination des femmes dans la haute sphère de l’Etat, prônée à plusieurs reprises par le Chef de l’Etat, vient de se concrétiser, une nouvelle fois, par la nomination des femmes aux postes de Gouverneurs des régions, jadis chasse gardée des hommes.
Cette volonté politique vient de se manifester, juste après la célébration de la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne, où celles-ci ont plaidé, une fois de plus, pour l’application du quota de 30% qui leur a été réservé dans la gestion de la chose publique. Fidèle à sa promesse, le Président de la République vient de poser un acte qui entre étroitement dans le cadre de sa politique de la renaissance, qui est une nouvelle vision pour notre pays.
Au Tchad, les femmes constituent plus de la moitié de la population. Avec ce poids démographique, la femme tchadienne s’impose et est assurée d’occuper la place qui lui revient, et peut accéder à tous les niveaux de responsabilité sur l’échiquier national. A la faveur d’une politique volontariste visant à faire du Tchad un Etat moderne où le principe de l’égalité homme-femme est respecté, celles-ci voient leur émancipation devenir une réalité et non un vain mot que les détracteurs de la République ont tendance à propager. (suite…)
Zenab Kaïla: Une compatriote qui pleure les soldats tchadiens tombés au Mali
Ce 1er Mars marque en temps normal au Tchad l’ouverture de la traditionnelle semaine nationale de la femme tchadienne. Mais cette année, c’est plutôt un jour de deuil et de recueillement national à la mémoire des soldats tchadiens tombés au Mali.
Par: Zenab Kaïla
Cette date sera inscrite en lettre d’or dans l’agenda militaire et de défense de notre pays et aussi dans la mémoire de nombreux tchadiens.
Le Tchad pleure ses fils en ce jour de vendredi saint, les martyrs tombés sur le champ d’honneur au Mali. Ces hommes qui ont sacrifié de leur vie pour une cause qui va au-delà de nos frontières, une cause juste, celle de la paix et la sécurité dans toute la région sahélo-saharienne dont le Tchad fait géographiquement partie.
Le Tchad a en effet, déployé un contingent de près de 2000 hommes, les Forces Armées Tchadiennes d’Intervention au Mali (FATIM) dans le cadre de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) pour prêter main forte à l’armée malienne. Ceci est sans doute diplomatiquement et militairement un symbole fort parti de N’Djamena.
Il ne s’agit pas de se poser en spécialiste de géostratégie ou de géopolitique pour analyser les enjeux de l’intervention militaire internationale au Mali ou encore de comprendre le problème malien déjà complexe depuis plus d’un demi-siècle avec le MNLA et ses velléités sécessionnistes auquel s’est rajouté dernièrement un ensemble de problèmes qui fait exploser la bombe endormie (l’effondrement du régime de Kadafi, le départ de ATT, l’AQMI, Ie MUJAO…).
C’est par contre l’expression de la vive et grande émotion ce matin au tarmac de la base aérienne Adji Kossei, la tristesse exprimée sur les visages des officiels tchadiens, des familles de victimes, des nombreux téléspectateurs comme nous et des Tchadiens tout simplement. Ma génération est celle des deux dernières décennies, de celle qui n’a véritablement pas connu la guerre et les atrocités qu’a enduré le Tchad après son indépendance dans les années 1970-80. (suite…)
Semaine nationale de la femme tchadienne 2013: la fille et l’école
Pour se libérer et s’émanciper, la femme tchadienne n’a pas d’autre choix que de se battre comme sa sœur européenne. C’est une question de temps. L’évolution actuelle du monde y contribue par l’affaiblissement des traditions et forces rétrogrades.
Par rapport aux revendications des femmes, le résultat demeure encore timide : 6 femmes sont au Gouvernement sur les 42 membres soit 1,5% ; 29 femmes parlementaires sur 180 députés soit 16%. Nous n’avons pu obtenir le nombre de femmes nommées à des postes de responsabilité dans les administrations du fait de l’indisponibilité des statistiques.
Cependant, la véritable bataille de la femme tchadienne pour son développement et sa participation effective aux prises de décisions nationales commence par l’éducation de la jeune fille. L’Info a rencontré à cet effet, le Directeur Général du Centre de Curricula. Ce qui a permis de décortiquer l’annuaire statistique de l’éducation nationale 2010/2011. (suite…)
Crise malienne: La juste colère d’Idriss Déby…
Depuis la mort des 23 soldats de la troupe tchadienne de la MISMA le vendredi dernier, le président Idriss Déby Itno n’avait émis aucune réaction. Eh bien, à la faveur de la 42ème session ordinaire de la CEDEAO qui se tient depuis hier à Yamoussokro et largement consacrée à la crise qui se joue au Mali, le chef de l’Etat tchadien a laissé éclater sa colère.
Manifestement marqué par la mort d’autant de soldats de son armée, le président tchadien n’a pas pris des gants pour dénoncer la « lenteur et les enfantillages » dont ferait montre la CEDEAO dans l’acheminement de ses propres troupes. Fournissant le plus gros contingent africain de la Mission internationale d’assistance au Mali avec plus de 2000 éléments, le Tchad n’entend visiblement plus faire face, à lui seul, aux ennemis islamistes. Reconnaissant le bien-fondé et la légitimité de cette pique de la part du président tchadien, les dirigeants de la CEDEAO s’abritent néanmoins derrière l’absence des ressources financières nécessaires au déploiement des soldats…
Hommage au Commandant Abdel Aziz Hassane Adam et a l’Armée tchadienne
De violents combats entre l’armée tchadienne et des jihadistes dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali, ont fait 65 morts parmi les jihadistes et 13 morts parmi les soldats tchadiens, a annoncé vendredi l’état-major tchadien.
«L’armée tchadienne a détruit des véhicules et tué 93 jihadistes, et elle déplore vingtn trois soldats tombés au champ d’honneur et cinq blessés».
Le Commandant Abdel Aziz Hassane Adam, Commandant des Forces Spéciales tchadiennes au Mali, est décédé ce jour du 22 Février à 5h45 à Kidal au Nord du Mali. Le Commandant Abdel Aziz est lauréat 2001/2003 de l’Ecole d’Etat Major, au Mali. Entre 2004 et 2005, il a été tour à tour à Burundi, Cote d’Ivoire, RCA, etc., dans le cadre des opérations de maintien de la paix.
Au sein de la DGSIE, il était Directeur adjoint de la Direction des Actions Réservées (DAR). C’est une direction des opérations très spéciales, rattachée directement à Deby, c’est le fer de lance de Deby à l’encontre de toutes les rebellions que ce dernier a eu à combattre à travers le monde.
A la différence du reste de la troupe tchadienne, les Forces spéciales forment un corps à part et sont en première ligne avec les Français. (suite…)
Le Mali, la France et les Extrémistes
Le monde observe, et la classe politique française semble unanime sur le principe d’une intervention militaire au Nord du Mali contre les « islamistes », « jihadistes », « extrémistes ». D’aucuns reprochent certes au gouvernement de s’être engagé seul mais ils estiment « juste » la décision de mener une action militaire.
Le Président français, François Hollande, qui semblait perdu au cœur d’un gouvernement confus, redore son blason et se refait une image d’homme d’Etat, de chef de guerre, qui veut « détruire l’ennemi », « l’empêcher de nuire ». C’est donc au Nord du Mali que la France voit se refléter, enfin, l’image d’un Président fort, déterminé, installé à Paris.
Il faut commencer par le commencement et prendre une position claire. L’idéologie et les pratiques des réseaux et groupuscules salafi jihadistes et extrémistes sont à condamner de la façon la plus ferme. Leur compréhension de l’islam, leur façon d’instrumentaliser la religion et de l’appliquer en imposant des peines physiques et des châtiments corporels de façon odieuse est inacceptable. Encore une fois la conscience musulmane contemporaine, et internationale, doit s’exprimer haut et fort, le dire et le répéter, cette compréhension et cette application de l’islam sont une trahison, une horreur, une honte et les premiers à devoir s’y opposer devraient être les musulmans eux-mêmes et les Etats des sociétés majoritairement musulmanes. Politiquement, intellectuellement et avec toute la force de leur conscience et de leur cœur. Cette position ne doit souffrir aucune compromission. (suite…)
Tchad : Faut-il refondre la république?
« Il faut donc à tout prix vivre la république et conserver son acquis de république jalousement, car son absence veut dire le néant c’est aussi la mort du pays »
La notion de la république est une notion qui exige une vie en commun. Cette forme de gestion de l’Etat est-elle comprise par tous nos pays. Les peuples ont découvert la forme républicaine pour s’accepter de vivre ensemble. Les diversités ethniques et tribales n’ont jamais laissé place à l’émergence de la république qui dans sa forme originelle appelle à la vie d’ensemble.
La plupart des pays africains se disent républiques sans que cette forme ne soit plus encrée dans la forme étatique de ces pays. La république c’est le fait d’accepter de vivre sur un territoire avec un autre citoyen avec ses différences. Cette considération doit être aussi mutuelle pour chaque individu qui se préoccupe plus à tous les problèmes au même pied de vision que son concitoyen.
Les regroupements de nos cases, les petites ramifications au sein de nos groupes ethniques ne favorisent guère la vie en commun à laquelle la république s’adhère. Nos us et coutumes, nos croyances et autres diversités doivent servir des richesses et non des divergences qui divisent. (suite…)
Nos meilleurs vœux pour 2013
Pour l’équipe de TCHAD24, l’année 2012 fut enrichissante et gratifiante. Certes, il y a eu quelques difficultés mais heureusement, ça n’a pas eu le dessus sur le dynamisme, la détermination et la solidarité de l’équipe. Ce qui a permis d’ailleurs d’accomplir notre mission qui est celle de vous informer de l’actualité tchadienne.
Merci à vous, jeunesse tchadienne, qui venez jour après jour enrichir ce Portail de vos connaissances et de vos idées! Il s’agit de votre plate-forme, continuez d’en profiter et de vous l’approprier! Nous vous promettons des nouveautés en 2013 qui sauront vous plaire!
Vous faites partie de ces gens dont nous apprécions tout spécialement la compagnie parce que vous dégagez une énergie positive et que votre joie de vivre est vraiment communicative. Pour nous, vous n’êtes pas simplement que des lecteurs ou visiteurs, vous êtes des gens qui ont beaucoup d’importance et le nouvel an nous semble particulièrement un beau moment pour vous l’exprimer bien tendrement.
D’ici là, passez de belles Fêtes de fin d’année et une bonne année 2013 !
Meilleurs vœux à vous
Comme il convient, l’Equipe de TCHAD24 vous adresse ses meilleurs vœux pour la nouvelle année.
Depuis février 2009, Tchad24 n’a cessé de vous tenir informer des événements nationaux dans tous les domaines. Avec constance, plaisir et esprit d’ouverture nous nous efforçons de vous faire partager les actus du Tchad et vous présenter des sujets qui touchent le cœur de notre nation. C’est donc avec une certaine satisfaction que nous vous adressons pour l’année 2012 nos meilleurs vœux et nous vous renouvelons une fois de plus nos engagements de vous servir.
Allez ! Bon réveillon, surtout sans excès, et une bonne et heureuse année 2012 avec la santé, le travail pour les jeunes, le bonheur, prospérité et tout plein de belles choses que l’on puisse tous attendre.
Editorial pour la Journée mondiale de la liberté de la presse
Tout le monde dans les pays arabes reconnaît que de profonds changements sont nécessaires, urgents et inexorables à court terme – y compris les dirigeants.
Par: Martti Ahtisaari et Lakhdar Brahimi
Le courage de ces jeunes gens luttant dans cette région pour leurs droits politiques et économiques, et finalement pour leur dignité, a recueilli l’admiration générale du monde entier. Les changements introduits jusqu’à présent en Egypte et en Tunisie sont fragiles mais prometteurs. Ils ont surtout donné espoir à des millions de gens. Desmond Tutu, notre président, adhère à l’esprit et la manière de procéder du mouvement de protestation et l’a formulé ainsi dans un message twitter : «Frères et sœurs en Egypte, vous avez donné au monde le bien le plus précieux : la conviction qu’en fin de compte c’est le droit qui l’emporte.» Il semble bien que sa phrase en ait touché plus d’un, car elle a été reprise sur twitter par des milliers de personnes. Les jeunes en Egypte et en Tunisie sont toujours mobilisés. Ils constatent que ce à quoi ils sont parvenus est, certes, remarquable, mais loin d’avoir définitivement abouti. Beaucoup d’entre eux, sans doute la majorité, comprennent que l’ancien régime est révolu, mais qu’un nouveau régime meilleur a du mal à s’instaurer.