Le nouveau film du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun au Tiff à Toronto
Le grand festival nord-américain du cinéma international à Toronto (Tiff) présente cette année 255 longs-métrages, des grosses productions américaines aux petits films venus du Nigeria ou d’Argentine. Nombre de ces films sont présentés en première mondiale. C’est le cas d’Une saison en France, le nouveau film du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Le film tourné en France raconte le quotidien difficile d’un demandeur d’asile centrafricain.
Avec notre envoyée spéciale à Toronto,
Abbas, un ancien professeur de français en Centrafrique, vit depuis presque deux ans en France. Il travaille sur les marchés, a construit des liens, notamment avec une belle fleuriste jouée par Sandrine Bonnaire. Mais il est hanté par le fantôme de sa femme, morte en Afrique. Et quand sa demande d’asile est rejetée, Abbas va devoir choisir entre partir ou basculer dans la clandestinité.
« On peut tous être de futurs réfugiés »
Sans forcer le trait ni surligner une situation dramatique, Mahamat-Saleh Haroun veut alerter les consciences. Eriq Ebouaney prête ses traits à Abbas : « Je suis d’origine camerounaise, je vis en France depuis toujours. Il y a un moment où ces personnes qu’on croise deviennent invisibles. On oublie que ce sont des êtres humains et qu’ils ont une vie, un parcours, et qu’ils ont juste besoin d’amour, de compassion et d’empathie, parce qu’on peut tous être de futurs réfugiés. Personne n’est à l’abri. »
Mahamat-Saleh Haroun, cinéaste et ministre
Mahamat-Saleh Haroun a tourné ce film avant d’être nommé ministre de la Culture et du Tourisme au Tchad. Et il vient au festival de Toronto le présenter en première mondiale : « Je me vois plutôt en tant que cinéaste. Toronto est tellement loin de l’Afrique et du Tchad que les gens ne savent même pas que je suis ministre. Donc, cela se passe plutôt très très bien. Personne ne mélange les deux fonctions. »
Une saison en France sortira dans les salles françaises en début d’année 2018.