Le conseiller chargé des missions à la Mediature de la République, Ahmat Mahamat Yacoub Dobio, évoque le retrait du contingent tchadien de la MISCA
Comme il l’avais déjà souligné lors d’un débat télévisé sur France 24, en janvier, le Tchad est victime d’une campagne médiatique orchestrée et dirigée par des Médias occidentaux et plus précisément ceux de la France. Le Conseiller chargé des missions à la Mediature de la République, Mr Ahmat Mahamat Yacoub Dobio évoque dans cette réflexion qu’il vient de publier, la machination orchestrée contre le contingent tchadien en RCA.
Le contingent tchadien, il faut le comprendre, est présent en RCA à la demande de la Communauté internationale pour une mission de pacification. Mais si on tente de perturber sa mission, tantôt en le dénigrant, tantôt en essayant de le salir, il vaut mieux le retirer pour éviter de l’empêtrer dans la crise.
On veut coute que coute l’impliquer dans la crise et le dévier de sa mission de pacification et il fallait éviter cela en le retirant. Je crois que c’est une décision sage. Que ceux qui coopèrent avec les criminels antibalaka en les prenant pour des patriotes prennent leur responsabilité. On a toujours donné l’impression que la présence des forces tchadiennes dans la Misca entrave la paix et envenime la situation. Maintenant on verra. Une fois le retrait des soldats tchadiens effectué, le Monde entier aura les yeux braqués sur l’opération Sangari et la Misca pour arrêter les violences.
Hier, on a évincé le président Djotodia diabolisé par une campagne médiatique, aujourd’hui, on a poussé le contingent tchadien au retrait. Derrière tout cela se trouve une stratégie cachée qu’on veut l’exécuter en OFF. C’est-à-dire, exterminer les communautés minoritaires ou les pousser à quitter leur pays. Cela nous rappelle le 18ème siècle lorsque les français sont arrivés en Afrique centrale. L’histoire se répète mais cette fois ci on ne peut jamais la cacher car nous sommes au 2ème siècle et le monde est un écran.
S’agissant de la campagne médiatique dont nous subissons, il faut reconnaître que nous avons une part de responsabilité et je ne comprends pas jusqu’à quand nous allons jouer la victime. Il nous appartient de créer toutes les conditions qui nous permettent d’évoluer dans le domaine de la communication afin que nous puissions contrecarrer ces genres de campagne de désinformation. Il faut ouvrir les débats. C’est pourquoi, j’ai proposé, il y a trois années, la création d’un centre stratégique de communication.