Centrafrique: la CEEAC ordonne un désarmement forcé
Les dix pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) ont ordonné hier à la force africaine en Centrafrique (Misca) de désarmer « sans délai » et par la force si nécessaire « tous les éléments armés étrangers » qui martyrisent une population livrée aux crimes de bandes armées.
Lors d’un sommet extraordinaire à N’Djamena convoqué par le chef d’Etat tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC, les participants ont également exigé du régime de transition à Bangui la mise sur pied d’un calendrier précis sur l’organisation d’élections générales dans un délai de 18 mois. Le Tchad, principal soutien du régime de Bangui, joue un rôle politique et militaire majeur chez son voisin centrafricain. « Les chefs de l’Etat et de gouvernement exigent le déploiement de la Misca sur tout le territoire centrafricain et lui demandent de procéder au désarmement et à l’éloignement sans délai, volontaire ou forcé, de tous les éléments armés étrangers du territoire de la République centrafricaine. A cet effet, ils décident d’apporter à la Misca l’appui aérien approprié », selon le communiqué final du sommet.
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Le road-show de l’emprunt obligataire 2013-2018 du Tchad débarque à Douala
Le Tchad a émis un emprunt obligataire d’un montant de 85 milliards de F CFA (environ 130 millions d’euros). Les souscriptions aux obligations portant un taux nominal annuel de 6% sont ouvertes jusqu’au 15 novembre 2013.
Le gouvernement tchadien espère lever 85 milliards de FCFA (environ 130 millions d’euros) sur les marchés financiers africains. Le Tchad a entamé un road show (tournée de présentation aux investisseurs) pour présenter cet emprunt auprès des clients et des institutions de l’Afrique centrale et de l’Ouest, avec SCB Cameroun comme co-chef de file du projet et CGF Bourse comme société conseil. Après N’Djamena, Brazzaville, Abidjan, Bamako et Dakar, le programme de promotion débarque à Douala, au Cameroun, où une séance publique se déroule le 21 octobre au centre de formation SCB Cameroun Academia.
8,5 millions d’obligations
L’emprunt est constitué de 8,5 millions d’obligations d’une valeur nominale de 10 000 F CFA, elle portent un taux de 6% et ont une maturité de cinq ans, sans différé. Les obligations seront inscrites à la cote de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) et de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan. Selon des sources proches du dossier, la date de clôture des souscriptions, fixée officiellement le 15 novembre 2013, devrait être repoussée.
Diversifier l’économie
C’est la deuxième fois en trois ans que le Tchad procède à un appel public à l’épargne sur le marché régional. En 2011, le gouvernement tchadien a procédé à l’émission d’un emprunt obligataire pour un montant de 100 milliards de FCFA qui arrive à échéance en 2016. Le deuxième lancement auquel procède actuellement le pays, intervient lui aussi, rappellent les autorités tchadiennes dans le document de présentation, dans le cadre du programme de « Renaissance » du pays « dont l’objectif principal est l’émergence économique et sociale à l’horizon 2025″ (suite…)
Moussa Faki Mahamat : «On a donné à la Fomac une liste de mercenaires tchadiens» présents en Centrafrique
C’est une première dans son histoire. A partir du 1er janvier 2014, le Tchad va siéger au Conseil de sécurité de l’ONU pendant deux ans. A l’origine de cette élection aux Nations unies par 184 voix sur 191 votants, il y a la bataille des Ifoghas, au nord du Mali, où l’armée tchadienne a joué au début de cette année 2013 un rôle décisif, au prix de 38 morts. Mais la priorité du Tchad aujourd’hui c’est la Centrafrique comme l’explique le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, au micro de Christophe Boisbouvier / RFI.
RFI : Le Tchad élu au Conseil de sécurité c’est une première. Comment accueillez-vous cette nouvelle ?
Moussa Faki Mahamat : Le Tchad qui était pendant des décennies plutôt un sujet sur la table du Conseil de sécurité, en devient un acteur. C’est une victoire importante pour mon pays. Le Tchad, qui était qualifié il y a quelques années d’Etat néant, est aujourd’hui non seulement présent, mais il est agissant. Cette élection au Conseil de sécurité, nous la devons à l’action d’un homme, le président Idriss Deby, qui s’est battu pour faire renaître le Tchad de ses cendres. Et aujourd’hui, je crois que cet événement fait la fierté de l’ensemble de mes compatriotes.
A une époque le Tchad a été un Etat néant. Aujourd’hui c’est votre voisin du Sud, la République centrafricaine. Au vu du chaos actuel, est-ce que vous regrettez de ne pas avoir soutenu le régime de François Bozizé en mars dernier ?
Nous n’avons pas vocation à soutenir des régimes. Avec l’avènement de la Seleka, la situation a empiré. Et je me félicite qu’il y ait une mobilisation importante de la communauté internationale, de l’Union africaine, de la France qui a fait un plaidoyer important sur la question. Aujourd’hui, la question est devant le Conseil de sécurité qui a adopté une résolution le 10 octobre dernier, notamment pour soutenir la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Il faut renforcer la présence de la Misca. Il faut lui donner les moyens logistiques, les moyens financiers, pour qu’elle mette de l’ordre dans le pays. Il lui faut pour ça un mandat des Nations unies, un mandat robuste. (suite…)