Kaar Kaas Sonn fait la grève de la faim «pour davantage de démocratie au Tchad»
L’artiste d’origine tchadienne Kaar Kaas Sonn a entamé ce mardi une grève de la faim à Laval. Il dénonce des « arrestations arbitraires d’hommes politiques et de journalistes au Tchad ».
Installé à Laval, en France, depuis 2003, Kaar Kaas Sonn y est enseignant et possède, depuis son mariage, la nationalité française. Kaar Kaas Sonn écrit aussi des livres et des chansons. En faisant la grève de la faim, il entend protester contre « les arrestations d’hommes politiques et de journalistes tchadiens » qui sont intervenues après le 1er mai.
A cette date, le gouvernement tchadien affirme, en effet, avoir déjoué « une tentative de déstabilisation du pouvoir ». Autrement dit, une tentative de coup d’Etat. « Des députés ont été arrêtés alors qu’ils bénéficient normalement d’une immunité que seule l’Assemblée peut lever. Trois journalistes ont aussi été mis en prison au Tchad et un blogueur, qui avait trouvé refuge au Sénégal, vient d’en être expulsé vers la Guinée. On attrape des gens et on les met en prison sans respect des règles de droit », déplore Kaar Kaas Sonn qui souhaite attirer l’attention de l’opinion internationale sur ce qui se passe au Tchad.
«Pouvoir s’exprimer librement»
« Ce que j’attends, c’est que la France fasse pression sur le président tchadien pour qu’il libère ces gens-là et qu’il soit plus démocrate ». François Hollande recevra ce mercredi à Paris, le prix Félix Houphouët-Boigny remis par l’Unesco pour la recherche de la paix. Le président tchadien Idriss Déby y sera présent comme d’autres chefs d’Etat.
« Quand il est arrivé au pouvoir, Idriss Déby a dit : « Je ne vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté ». C’est justement ce qu’on lui demande », lance Kaar Kaas Sonn qui s’est installé place du Jet-d’eau, face à la mairie de Laval. «Au Tchad, il faut que les gens – les opposants, les journalistes – puissent s’exprimer librement. Quand on critique, ce ne sont pas les personnes qui sont visées. Mais le système. Moi, je pense que le président a fait aussi de bonnes choses. Il a ramené la paix. Il a créé de nouvelles institutions. Maintenant, il faut faire de ce pays une véritable démocratie. »