Le Tchad, une puissance militaire qui monte?

Le Tchad, une puissance militaire qui monte? dans ACTUALITES chad_army_aml-90_07012008_news_001-300x223Alors que sa méthode de gestion était jusqu’à récemment des plus décriées du continent africain, le président Idriss Déby Itno aura réussi, de par la participation de ses troupes dans la gestion des crises malienne et centrafricaine, à s’imposer comme un acteur avec lequel il faut compter. Au point que ses passifs en matière de démocratie, sont sur le point de passer au second plan.

A défaut de subvenir aux besoins vitaux de ses compatriotes et de leur garantir les libertés et les droits les plus élémentaires, Idriss Déby Itno, parce qu’il dispose d’une armée qui se révèle utile, notamment dans la lutte contre le terrorisme ambiant, n’a plus a essuyer les griefs des grandes chancelleries internationales.Tout au contraire, comme l’atteste le contexte actuel au Mali et en Centrafrique, il pourrait même se laisser courtiser par certains grands de ce monde et du continent africain.

Ceci étant, pour bénéficier de ce statut que de beaucoup de ses homologues pourraient lui envier, le président tchadien et son armée auront du consentir des sacrifices. C’est ainsi que dans le cas malien en particulier, les troupes tchadiennes ont déploré quelques pertes dont celles toutes récentes à Kidal. Mais on se rappelle que c’est ce sont les soldats tchadiens qui avaient mis à mort le terroriste Abou Zeïd. Pour ce qui est de Mokhtar Belmokhtar, bien que la confirmation n’ait pas encore été apportée, le président tchadien a récemment réaffirmé que le terroriste algérien était bel et bien mort.

Autant d’efforts qui se voient aujourd’hui récompensés par la requête que les Nations unies formulent en vue du maintien des soldats tchadiens sur place en contrepartie de leur prise en charge par l’organisation internationale.

De même, dans la crise centrafricaine, le Tchad est également courtisé. C’est ainsi qu’hier même, le président Michel Djotodia, a, parmi les dispositions qu’il envisage pour restaurer la sécurité dans Bangui et tout le pays, a explicitement mentionné la nécessité de l’apport de son puissant voisin.Ayant manifestement bénéficié du soutien de l’armée tchadienne pour venir à bout du régime du général François Bozizé, l’ex-chef de la rébellion de la Séléka sait mieux que quiconque l’importance de s’assurer l’onction de Déby.

Comme on le voit donc, le président tchadien a bien la côte. Parce qu’il peut aider à évincer ceux dont la tête lui déplaît et conduire au succès ceux qu’il porte dans son cœur, il ne risque aucune critique. Les clameurs de ses opposants ainsi que les complaintes de ses compatriotes sont désormais quasi inaudibles.

Avec lui, on apprend qu’à défaut de faire le bon démocrate, on peut se racheter en mettant les maigres ressources dont on dispose dans la formation et la professionnalisation de son armée. Par les temps d’instabilité que l’on vit actuellement, cela peut se révéler un pari gagnant.

© 2013 Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

 


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