Centrafrique : le Tchad dément les accusations de Bozizé
Le gouvernement tchadien a démenti catégoriquement hier les accusations du président centrafricain déchu, François Bozizé, affirmant que le Tchad avait aidé les rebelles du Séléka à mener leur coup d’État.
« Renversé par un coup d’État militaire, l’ancien président (Bozizé) s’est livré à une série de très graves accusations que le gouvernement tchadien dément catégoriquement », peut-on lire dans un communiqué du gouvernement tchadien. Selon le document, les incohérences de M. Bozizé « permettent de comprendre les causes profondes de la grave crise sécuritaire et politique qui affecte ce pays de l’Afrique ». Le communiqué précise également que le Tchad, qui assure la présidence de la CEEAC, veillera à ce que la paix et la stabilité reviennent rapidement en Centrafrique.
Sommet de la Ceeac : Djotodia non reconnu comme président, Zuma retire ses troupes de Centrafrique
Le sommet des chefs d’État d’Afrique centrale qui s’est tenu à N’Djamena mercredi 3 avril a demandé aux nouvelles autorités de Bangui de mettre en place un collège élu pour « jouer le rôle de l’Assemblée nationale » et « rédiger une Constitution, ce qu’a accepté le leader de la Séléka, Michel Djotodia. De son côté, Jacob Zuma a annoncé le retrait des troupes sud-africaines de Centrafrique.
Le souci de sauver les apparences… et de mettre la Centrafrique sur les rails de la normalisation. Réunis à N’Djamena, mercredi 3 avril, les chefs d’État d’Afrique centrale ont poussé Bangui a accélérer sur la voie de la transition démocratique. Premier point, ils ont jugé « impossible » de reconnaître le « président autoproclamé » et chef de la Séléka, Michel Djotodia.
Le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (Ceeac) a demandé la formation d’un « collège » de transition, sur la base d’une élection « par les forces vives de la nation », avec à sa tête un président qui serait élu pour une période qui « ne doit pas excéder 18 mois ». Par la voix de son Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, l’Union africaine (UA) estimait quant à elle que les autorités de Bangui devaient organiser des élections dans un délai d’un an. « La transition ne doit pas durer trois ans, on doit faire une courte transition. Et les bonnes transitions sont celles qui ne durent pas », a affirmé Lamamra. (suite…)
Centrafrique : La Séléka accepte la mise en place d’un processus de transition démocratique
Selon M. Nicolas Tiangaye, le dirigeant de la rébellion Séléka a accepté les recommandations des dirigeants de la CEEAC.
Suite aux discussions à Ndjamena mercredi, où s’est tenu un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, le premier ministre du gouvernement d’union nationale de la Centrafrique (RCA) a confirmé à la Voix de l’Amérique (VOA) que Michel Dotodja – le chef de la rébellion Séléka qui s’est autoproclamé président – a approuvé la mise en place d’un processus de transition démocratique.
Ce processus prévoit notamment la désignation par un Conseil national de transition (CNT) d’un président intérimaire pour une période inférieure à 18 mois, conformément aux recommandations des chefs d’Etat.
« Oui il est entièrement d’accord » a dit M. Nicolas Tiangaye. « Je pense que le problème ne se pose pas dans la mesure où il s’agit une approche qui permet de conférer une certaine légalité et légitimité à l’action qui est menée aujourd’hui pour mener la transition à son terme ». Le principe selon lequel on ne doit pas accéder au pouvoir par la force a été affirmé, a ajouté M. Tiangaye. (suite…)
Centrafrique: Le jeu d’équilibriste de la CEEAC
Le 3 avril 2013, a eu lieu à N’Djamena au Tchad, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Au menu de cette grand-messe : la Centrafrique qui, depuis une dizaine de jours, est dirigée par les rebelles de la Séléka. Et c’est le Premier ministre Nicolas Tiangaye qui a conduit la délégation centrafricaine, le nouvel homme fort Michel Djotodia ayant été snobé par les chefs d’Etat de la sous-région. Quoi de plus normal.
On se demandait d’ailleurs si la CEEAC qui, il faut le rappeler, n’a pas ouvertement condamné le putsch en Centrafrique, allait franchir un autre palier en déroulant un tapis rouge à Michel Djotodia.
Ce serait un précédent dangereux que d’adouber un rebelle putschiste même si, intelligence politique aidant, ce dernier a su s’entourer d’un homme de situation, en la personne de Nicolas Tiangaye. Peut-être est-ce cela qui explique le mutisme des chefs d’Etat de la CEEAC dont la plupart, pour dire vrai, étaient exaspérés par le comportement de l’ancien président, François Bozizé. (suite…)