Mali: le Tchad appelle les armées ouest-africaines à hâter leur déploiement
Le président tchadien Idriss Deby Itno a appelé mercredi la force ouest-africaine et l’armée malienne à accélérer leur déploiement dans le nord du Mali pour combattre avec les soldats français et tchadiens les groupes jihadistes.
« L’heure n’est plus aux discours (. . . ) mais plutôt à l’action », « l’ennemi n’attend pas », a-t-il dit à l’ouverture d’un sommet de chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Yamoussoukro.
« Nous appelons l’état-major de la Cédéao à plus de célérité en accélérant l’envoi des troupes dans la zone libérée », a-t-il déclaré.
A l’intention des soldats maliens, M. Deby a lancé: « votre place est au front », « nous vous attendons dans le nord à la lisière de la frontière de l’Algérie ».
Le chef de l’Etat tchadien a précisé que son pays a envoyé « au-delà de 2. 000″ hommes au Mali – le plus fort contingent africain – et déplore dans les rangs de son armée « 27 morts et 50 blessés ».
Le Tchad est en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême nord du Mali, où se sont retranchés les groupes jihadistes après avoir été chassés des grandes villes du Nord qu’ils occupaient depuis l’an dernier.
Le déploiement de la force de la Cédéao, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), à laquelle n’appartient pas le Tchad, est en revanche jugé lent.
Le président en exercice de la Cédéao, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, a confirmé que la Misma devait compter à terme « 8. 000 hommes », affirmant que les trois quarts de ces effectifs étaient déjà présents au Mali.
M. Ouattara a lancé un appel à la mobilisation des fonds promis lors d’une conférence internationale à Addis Abeba fin janvier, mais aussi de ressources complémentaires.
« La concrétisation de ces promesses de fonds consitue une priorité », a-t-il souligné, souhaitant « l’engagement de la communauté internationale afin de mobiliser les ressources additionnelles indispensables au plein déploiement » de la Misma.
Alors que la communauté internationale s’est engagée fin janvier sur une enveloppe financière de plus de 455 millions de dollars (338 M EUR), destinée à la Misma, à l’armée malienne et à l’aide humanitaire, la Côte d’Ivoire a affirmé lundi que les besoins globaux se montaient à 950 millions de dollars (715 M EUR), soit plus du double.