Tchad : le président Déby limoge deux ministres en charge de la sécurité
Le président Idriss Déby a mis fin aux fonctions de Bachir Ahmat Mahamat, ministre de l’Intérieur et de Bachar Ali Souleyman ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Si aucun motif officiel n’est avancé pour ces limogeages, il semble que les deux ministres fassent les frais de la colère actuelle du président envers la police nationale.
Les deux ministres limogés le 14 février sont sanctionnés pour leur gestion de la police, Ahmat Bachir comme ministre de l’Intérieur et son collègue Bachar Ali Souleymane en tant qu’ancien directeur général de la police.
Les deux membres du gouvernement ont dû passer comme tous les policiers devant la commission de contrôle des effectifs de la police. Ils devaient eux-mêmes justifier leur présence au sein de ce corps, les grades qui leurs sont attribués. Ont-ils réussi? On ne le sait pas encore.
Ce qu’on sait par contre, c’est qu’il y a eu, pendant qu’ils géraient la police, plusieurs recrutements illégaux. Selon plusieurs sources au sein de la commission, on a pu retrouver, des mineurs avec des grades de lieutenants de police, des commerçants ou encore des ménagères émargeant comme officiers de police.
Après avoir contrôlé seulement un tiers des effectifs, les membres de la commission disent avoir découvert de très graves irrégularités. Mais les deux ministres sont-ils les seuls responsables de cette situation? Pas sûr, répondent nos sources.
Il reste encore au moins vingt jours de travail et deux tiers des effectifs à contrôler. On n’en a donc pas fini avec les révélations et d’autres têtes vont sûrement tomber, indique un policier de haut rang. (suite…)
Tchad: les autorités démentent l’infiltration de membres de Boko Haram
Les autorités tchadiennes se veulent rassurantes. Il y a quelques jours, l’hebdomadaire Jeune Afrique annonçait que quelque cinq cents éléments de la secte islamiste nigériane Boko Haram auraient réussi à s’infiltrer à Ndjamena, obligeant les autorités à renforcer les contrôles dans la capitale. Le Tchad, dont 1 800 hommes participent aux côtés des troupes françaises et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à la reconquête du nord du Mali, serait-il sous la menace terroriste ? Non, répondent les autorités.
De source sécuritaire, il n’y a pas eu 500 membres de Boko Haram infiltrés au Tchad. La même source parle de quelques dizaines de suspects qui ont été immédiatement pris en charge par les services qui sont sur les dents depuis plusieurs mois déjà.
Les mesures de sécurité de l’aéroport de Ndjamena, par exemple, ont été renforcées depuis plusieurs mois, causant d’énormes désagréments aux voyageurs et ceux qui les accompagnent.
Le Tchad devenu cible potentielle
En effet, depuis l’annonce d’une éventuelle participation du Tchad à la force internationale pour reconquérir le Mali, le pays est devenu une cible potentielle. Plusieurs notes de service ont fait mention de prêches pro-islamistes dans quelques mosquées de Ndjamena. (suite…)