Tchad: le sommet de la CEEAC appelle à la libre circulation
Le 15ème sommet de la communauté Économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) s’est clos lundi avec un appel des chefs d’Etat membres à appliquer la convention de libre circulation des biens et des personnes.
Les chefs d’Etat ont appelé les Etats membres à appliquer toutes les décisions et les règles relatives à la circulation des personnes, et à créer systématiquement des couloirs d’entrée CEEAC dans les aéroport et postes frontaliers fixant au 1er juillet 2012 le démarrage de la mise en oeuvre de la zone de libre échange de la CEEAC pour qu’elle soit effective en 2014.
Dans ce texte, ils apportent également leur soutien au renouvellement de Jean Ping à la présidence de la commission de l’Union Africaine (UA), poste qu’il occupe depuis février 2008 et dont il briguera fin janvier le renouvellement. M. Ping s’est rendu en Libye lundi.
Outre M. Ping, ancien ministre gabonais, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, ancien chef la diplomatie sud-africaine de 1999 à 2009 est candidate à ce poste avec le soutien de l’Afrique du Sud.
Dimanche, à l’ouverture du sommet le président tchadien Idriss Deby Itno avait appelé les quatre autres chefs d’Etat présents – Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang Nguema (Guinée Equatoriale), François Bozizé (Centrafrique) et Pierre Nkurinziza (Burundi) – à s’investir davantage pour que l’Afrique Centrale ne soit pas le dernier wagon de la locomotive de la mondialisation.
Le Tchadien Nassour Guelengdoukssia Wado, ancien Président de l’Assemblée nationale, a été désigné nouveau Secrétaire Général de la CEEAC, il remplace à ce poste le congolais Louis Sylvain Goma.
M. Deby a été reconduit à la tête de la CEEAC dont le prochain sommet se tiendra en 2013 à N’Djamena. Le budget général a été arrêté à plus de 52 milliards de FCFA (79 millions d’euros).
Créée en 1983, la CEEAC regroupe dix pays: l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Gabon, le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, Sao Tomé et Principe et le Tchad.
Le Tchad expulse un ex-diplomate onusien
Un humanitaire britannique de haut rang a été expulsé du Tchad alors qu’il tentait de visiter les refugiés du Darfour encore présents dans l’est du pays.
Mukesh Kapila, connu pour son franc-parler était le représentant de l’ONU au Soudan lors de l’éclatement du conflit du Darfour il y a neuf ans.
L’ordre de quitter le sol tchadien lui a été notifié par le ministre tchadien de l’intérieur en personne.
Dans une interview accordée à la BBC, l’ex-diplomate onusien s’est dit »frustré » et »profondément déçu » par la décision de Ndjamena.
Kapila estime que les relations étroites qui existent entre le Tchad et le Soudan – qu’il accuse de génocide – seraient à l’ origine de son expulsion.
»Le fait que les autorités tchadiennes m’empêchent de visiter les refugiés du Darfour, pour lesquelles je suis venu au Tchad, est la preuve que ce que j’avais dit – alerter le monde sur le génocide commis par le Soudan au Darfour – est toujours d’actualité après une décennie », a-t-il indiqué.
Cette visite est la première du genre de Kapila dans la région depuis 2004, date à laquelle il a été relevé de ses fonctions pour avoir exprimé son désarroi devant l’inaction de la communauté internationale au Darfour.
Le diplomate de nationalité britannique, se dit hanté par son incapacité à arrêter les massacres des civiles au Darfour.
Quelque 200 000 refugiés du Darfour vivent dans l’est du Tchad.
Selon les Nations Unies, au moins 300 000 personnes ont trouvé la mort au Darfour à cause notamment de la guerre.
Plus de 2,7 millions ont fui leurs domiciles depuis le déclenchement de la guerre dans cette région aride de l’ouest du Soudan.
Source: BBC Afrique