Tchad: La pétition des femmes opposantes pour plus de justice sociale
Il est légitime pour les femmes de se prévaloir de l’article 27 de la Constitution tchadienne qui leur donne le droit de recourir à la pétition.
Le Conseil des femmes de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CF/CPDC) a organisé une conférence de presse au cours de laquelle la secrétaire générale du CF/CPDC, Lydie Béassoumda, en a profité pour donner des éclairages sur la pétition que sa structure lance, eu égard à la situation de crise que traverse le Tchad. Présentant le contexte socioéconomique actuel, elle a énuméré la grève qui paralyse actuellement l’administration publique, les massacres de Matta Léré, le débrayage des étudiants, la cherté des prix des produits pétroliers, etc. Devant ce tableau sombre, Mme Lydie Béassoumda estime qu’il est légitime pour les femmes de se prévaloir de l’article 27 de la Constitution tchadienne qui leur donne le droit de recourir à la pétition, un moyen non violent d’expression d’opinions.
Mme Bozabo Jeanne, membre du conseil, a lu ensuite le contenu de la pétition intitulée Halte à la servitude des Tchadiens. Le document souligne que malgré les efforts inlassables des acteurs politiques locaux, des partenaires du Tchad et de la société civile dans le but de voir le Tchad sortir de son cycle habituel de crise, le gouvernement montre son incapacité et son manque de volonté à traduire dans les faits les recommandations politiques nécessaires au bien-être des populations. Un peu plus loin, le CF/CPDC déplore que l’Accord politique du 13 août 2007, torpillé lors des élections législatives et présidentielle, reste d’actualité avec l’organisation des communales dans les jours à venir. Sur le plan économique, souligne le document, une minorité de Tchadiens détient et contrôle plus de 80% des systèmes de richesses par un système de monopole qui s’accompagne de spéculations dans les secteurs. En outre, le pouvoir d’achat et les conditions de vie misérable des Tchadiens sont à l’origine des revendications salariales. Frustration, haine et sentiment d’exclusions menacent l’unité nationale, ajoute le document.
Au vu de ce constat non exhaustif, le CF/CPDC exige du gouvernement le respect de la volonté des Tchadiens de bâtir un Etat de droit, le démontage du système de monopole sur les secteurs clés et la subvention des producteurs, l’annulation de l’arrêté N°46/PR/PM/MCI/SG/DCCP fixant les prix des produits pétroliers de Djermaya et le maintien de ceux initiaux… Le CF/CPDC entend recueillir un minimum de 5 000 signatures afin de pouvoir engager des actions pour le respect des droits économiques et sociaux des Tchadiens.
Source: journaldutchad.com