Afrique centrale : le conflit libyen menace la stabilité de la région, selon l’ONU
Le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, a exprimé jeudi devant les membres du Conseil de sécurité, son inquiétude sur les risques de déstabilisation de la région dus au conflit en Libye et a appelé les Etats membres à soutenir l’action de son Bureau dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.
« Je souhaiterais particulièrement porter à l’attention du Conseil de sécurité que les répercussions de la situation en Libye constituent un nouveau défi pour les pays voisins de la sous- région d’Afrique centrale », a prévenu M. Moussa lors de son exposé de la situation devant le Conseil de sécurité.
Sur les 500.000 Tchadiens qui vivaient en Libye avant le conflit, environ 80.000 sont revenus au Tchad. « Leur retour représente un défi pour le Tchad, particulièrement parce que les rapatriés n’ont plus de revenus. La vulnérabilité des personnes rapatriées au trafic illicite et à la circulation de petites armes et armes légères par des groupes armés, y compris l’Armée de libération du Seigneur (LRA), est de plus en plus inquiétante pour les gouvernements du Tchad et de la République centrafricaine », a souligné le représentant spécial.
Il a notamment expliqué le risque de voir des rapatriés qui ont été impliqués dans des opérations militaires en Libye, être recrutés par des groupes armés et des mercenaires dans la sous- région. « Il est à craindre que des armes volées en provenance de Libye puissent être transférées dans les zones poreuses de la sous- région, et puissent servir à alimenter la criminalité et saper les récents développements de renforcement de la coopération entre le Tchad, le Soudan et la République Centrafricaine », a dit M. Moussa.
Le représentant spécial a constaté des signes positifs de coopération entre le Tchad, le Soudan et la République Centrafricaine dans la lutte contre les groupes armés et la LRA dans la zone frontalière entre les trois pays. En tant que chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, M. Moussa a également sollicité le soutien du Conseil afin de mettre en oeuvre le mandat qui lui a été conféré en matière de prévention des conflits et de consolidation de la paix.
A la suite de l’exposé du représentant spécial, les membres du Conseil de sécurité ont salué l’action du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale.
Dans une déclaration à la presse lue par la présidence du Conseil, qui est occupée en août par l’Inde, ils ont encouragé l’établissement de partenariats entre le Bureau et les organisations sous-régionales « afin d’aider les pays d’Afrique centrale, conformément au mandat du Bureau, à affronter les défis régionaux liés à la paix et la sécurité, en particulier la déstabilisation des flux d’armes légères, la sécurité frontalière et maritime et la présence de l’Armée de résistance du seigneur ( LRA) ».