N’Djaména: L’hôpital Général de Référence Nationale est en grève
Après plusieurs menaces et agressions, les agents de l’hôpital Général de Référence Nationale de N’Djaména suspendent leurs activités.
Le Syndicat des Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé du Tchad (SYNTASST), section de l’hôpital Général de Référence Nationale de N’Djaména a débrayé depuis lundi 23 mai suite à une agression perpétrée sur des agents du pavillon des urgences. Cependant un service minimum s’occupe des malades internes. «Nous sommes allés en grève ce lundi et nous reprendrons les activités le jeudi.
Nous sommes fatigués d’être victimes de menaces tout le temps. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités en main pour éviter le pire un jour. Il ne sert à rien que des individus se faisant proche du régime viennent frapper les médecins comme ils veulent», confie un médecin de l’hôpital Général de Référence Nationale de N’Djaména rencontré au deuxième jour de cette grève.
Seules les «vraies urgences», c’est-à-dire les victimes d’accidents graves ou les malades presque dans le coma, y sont admises. Les patients sur pied sont orientés vers les autres structures hospitalières de la capitale.
En effet, ces dernières années, les agents de l’hôpital Général de Référence Nationale de N’Djaména font l’objet de constantes menaces de divers ordres sans une solution. Certains parents de malades n’hésitent pas à frapper sur les agents du corps médical comme ils veulent.
Pour cela «les agents de l’Etat doivent être protégés par celui-ci contre les menaces, outrages, injures, diffamations, violences et voies de fait dont ils peuvent faire l’objet en raison ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions», a indiqué un communiqué de presse du Syndicat des travailleurs des affaires sociales et de la santé du Tchad (SYNTASST).
Cette situation qui perdure oblige ainsi, les hommes en blouse blanche de passer à la vitesse supérieure en observant cette grève d’avertissement. Pour certains agents, il est temps que les responsables de l’hôpital Général de Référence Nationale de N’Djaména prennent leurs responsabilités en main. «Nous sommes fatigués, si cette situation évolue sans qu’on nous trouve une solution, nous allons reconduire notre mouvement», a confié un agent sous anonymat.
«Nous n’en pouvons plus d’être agressés en essayant de sauver des vies humaines. Si un de nous est encore agressé, la grève sera alors illimitée», a prévenu Fadoul Ahmat, trésorier général du SYNTASST. Signalons qu’une rencontre d’évaluation de la situation permettra aux hommes en blouse de reprendre leurs activités ce 26 mai ou non. Conçu pour couvrir une population de 500 000 personnes, l’hôpital général paraît aujourd’hui très exigu face à plus d’un million d’habitants de la capitale. Ses services sont également limités par des moyens humains et matériels insuffisants.
Source: JournalDuTchad