Tchad: trois opposants au profil différent, unis pour le boycott
Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué, Ngarlejy Yorongar, les trois principaux opposants tchadiens qui boycottent la présidentielle du 25 avril, présentent malgré des profils différents un front uni contre le président Idriss Deby dont la réélection semble assurée.
Ils sont tous trois du Sud, ont été ministres et candidats malheureux à la présidentielle mais les ressemblances s’arrêtent là.
Considéré comme le principal opposant, Saleh Kebzabo, candidat et fondateur de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), 63 ans, musulman, est un ancien journaliste qui pèse ses mots, très sensible au combat pour les libertés individuelles.
Il a été plusieurs fois ministre (Affaires étrangères, Pétrole, Agriculture, Commerce) sous la présidence de Deby contre lequel il s’est présenté en 1996 (3e avec 8,6%) et en 2001 (3e avec 7%). En 1996, il avait appelé ses électeurs à voter pour Deby au second tour, ce qui lui avait valu d’être ministre.
Il a toutefois pris ses distances avec le président depuis. Son opposition constante lui a valu le respect de la classe politique et des diplomates étrangers, ainsi qu’un certain succès dans les urnes puisque l’UNDR est, depuis les législatives de février, le premier parti de l’opposition avec 9 sièges sur les 188 sièges de l’Assemblée nationale, dominée par le Mouvement patriotique du salut (MPS) de Déby (113 sièges).
Kebzabo qui a été plusieurs fois arrêté, est le porte-parole adjoint de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), dont le porte-parole reste Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêté par des militaires tchadiens après une attaque de rebelles sur N’Djamena et disparu depuis le 3 février 2008. M. Kebzabo, à l’étranger lors de l’arrestation d’Ibni Oumar, a assuré que des militaires s’étaient également présentés à son domicile de N’Djamena.
Wadal Abdelkader Kamougué, dit WAK, 72 ans, est un vieux routier qui a servi sous tous les régimes. Originaire de Sahr, ancien militaire, il a été un des instigateurs du coup d’Etat ayant renversé le premier président du Tchad, François Tombalbaye, assassiné en 1975.
WAK a été un des personnages clé du régime entre 1975 et 1979, pour ensuite devenir vice-président du gouvernement de transition (Gunt) sous Goukouni Oueddei, renversé par Hissène Habré. Cela ne l’empêchera pas d’être ministre de l’Agriculture de ce même Habré en 1987.
En 1996, ce leader sudiste chrétien a recueilli plus de 30% des suffrages au second tour de la présidentielle contre Deby. En 2001, il a terminé 4e (6%). S’il a boycotté la présidentielle de 2006, il s’est parfois entendu avec Deby. Président de l’Assemblée nationale en 2005, ministre de la défense en 2008, il est aujourd’hui ministre conseiller à la présidence. Son parti a obtenu 7 sièges aux législatives.
Chef de la Fédération action pour la République (Far), Ngarlejy Yorongar, qui avait appelé à voter pour Kamougué en 1996, est un irréductible. Il a été ministre sous la présidence d’Hissène Habré, renversé par Deby. Depuis, il n’a jamais, contrairement à ses collègues, été associé au régime actuel.
Il ne perd pas une occasion d’accuser le président Deby de l’avoir « jeté en prison » à 14 reprises et de l’avoir fait torturer.
Avec Lol Mahamat Choua, il est un des deux opposants à avoir été arrêtés en même temps qu’Ibni Oumar, toutefois des zones d’ombre demeurent sur les conditions de sa détention et de sa libération ou fuite. « Il est populiste, impulsif et pas toujours rationnel », a dit de lui un autre membre de l’opposition.
Yorongar, 63 ans, chrétien, avait créé la surprise au scrutin de 2001, prenant la 2e place avec 16,35% des voix. Son parti compte 4 députés.
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