Présidentielle 2011 : conférence de presse du candidat de la renaissance, Idriss Déby Itno « Je consacrerai mon prochain mandant au développement du monde rural »
A la veille de la fin de la campagne présidentielle lancée depuis le 04 avril 2011, le candidat de la renaissance de la nation tchadienne Idriss Deby Itno a animé ce 22 avril 2011 une conférence de presse à sa villa privée «Villa Burkina» sise au quartier résidentiel. Plusieurs questions liées à l’organisation de ce scrutin, au boycott par une partie de la classe politique ont été abordées.
Le candidat Idriss Deby Itno a salué à sa juste valeur la mise en œuvre de l’accord politique du 13 août 2007 ayant abouti aux consultations présidentielles après les législatives des 12 et 13 février dernier. Pour lui, cet accord consensuel devrait conduire le pays vers des élections libres, crédibles et transparentes.
Selon le candidat IDI, après avoir reçu trois fois ses cinq challengers, les trois autres à savoir Kamougué, Yorongar et Kebzabo ont refusé d’aller en compétition pour trois raisons fondamentales. D’abord ceux ci savent qu’ils perdront d’avance la compétition. Ensuite, leurs partis, après les élections législatives sont essoufflés sur le plan financier. Enfin, c’est une mauvaise foi de leur part de désister au dernier moment. Idriss Deby Itno clame haut et fort que les raisons de leur refus d’aller en compétition ne sont pas fondées moins encore celles liées au renouvellement des cartes d’électeurs. Le candidat IDI trouve curieux que leurs partis respectifs aient accepté d’aller en compétition pour les législatives partielles dans les trois circonscriptions : Mayo Boneye, Mandoul Oriental et Tandjilé- Ouest.
Au plan financier, le candidat de la renaissance a reconnu pour s’en féliciter que sa campagne électorale a été financée à hauteur de 99% par les militants de son parti, le MPS. Aussi à l’instar des autres formations politiques, le MPS a-t-il reçu une subvention de 200 millions du trésor public.
Tchad: trois opposants au profil différent, unis pour le boycott
Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué, Ngarlejy Yorongar, les trois principaux opposants tchadiens qui boycottent la présidentielle du 25 avril, présentent malgré des profils différents un front uni contre le président Idriss Deby dont la réélection semble assurée.
Ils sont tous trois du Sud, ont été ministres et candidats malheureux à la présidentielle mais les ressemblances s’arrêtent là.
Considéré comme le principal opposant, Saleh Kebzabo, candidat et fondateur de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), 63 ans, musulman, est un ancien journaliste qui pèse ses mots, très sensible au combat pour les libertés individuelles.
Il a été plusieurs fois ministre (Affaires étrangères, Pétrole, Agriculture, Commerce) sous la présidence de Deby contre lequel il s’est présenté en 1996 (3e avec 8,6%) et en 2001 (3e avec 7%). En 1996, il avait appelé ses électeurs à voter pour Deby au second tour, ce qui lui avait valu d’être ministre.
Il a toutefois pris ses distances avec le président depuis. Son opposition constante lui a valu le respect de la classe politique et des diplomates étrangers, ainsi qu’un certain succès dans les urnes puisque l’UNDR est, depuis les législatives de février, le premier parti de l’opposition avec 9 sièges sur les 188 sièges de l’Assemblée nationale, dominée par le Mouvement patriotique du salut (MPS) de Déby (113 sièges).
Kebzabo qui a été plusieurs fois arrêté, est le porte-parole adjoint de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), dont le porte-parole reste Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêté par des militaires tchadiens après une attaque de rebelles sur N’Djamena et disparu depuis le 3 février 2008. M. Kebzabo, à l’étranger lors de l’arrestation d’Ibni Oumar, a assuré que des militaires s’étaient également présentés à son domicile de N’Djamena.
Le pétrole tchadien change un peu le pays mais tous n’en profitent pas
Pays parmi les plus pauvres d’Afrique, le Tchad, longtemps miné par les conflits, ne profite pas encore pleinement de la manne du pétrole découvert dans le Sud et exploité depuis 2003.
Le pays s’était engagé à affecter 70% de ses revenus pétroliers à la réduction de la pauvreté en échange du financement par des organismes internationaux d’un oléoduc permettant d’acheminer le pétrole produit dans la région de Doba (450 km au sud-est de N’Djamena) sur plus de 1.000 km à travers le Cameroun jusqu’au Golfe de Guinée.
Mais en 2008, la Banque mondiale a supprimé son aide aux infrastructures pétrolières tchadiennes, reprochant à N’Djamena de n’avoir jamais respecté les accords.
Signe de la grande pauvreté du pays, l’Indice de développement humain (IDH) place le Tchad en 2010 au 163e rang sur 169 pays, et selon le rapport 2010 « Indice de la faim dans le monde » de l’Institut international de recherche sur l’alimentation (Ifpri), les « niveaux de faim » y sont « extrêmement alarmants ».
« Le Tchad a commencé à percevoir des revenus (du pétrole) à partir de 2004″, souligne le ministre des Infrastructures, Adoum Younoussmi, selon lequel le pays qui produit en moyenne 120.000 barils par jours, a pu engranger jusqu’à aujourd’hui 3.000 milliards de FCFA (4,6 milliards d’euros).