Côte d’Ivoire: offensive finale sur Abidjan

Les événements se précipitent en Côte d’Ivoire. Les forces soutenant Alassane Ouattara se seraient emparées du palais présidentiel à Abidjan et Laurent Gbagbo serait retranché dans un bunker dans sa résidence, selon un haut diplomate. Le chef des troupes pro-Gbagbo a demandé un cessez-le-feu.

ctedivoire.jpg Les forces pro-Ouattara ont lancé l’offensive qu’ils espèrent finale sur Abidjan lundi soir, avec l’aide des forces de l’ONU et de la France pour détruire les armes lourdes des pro-Gbagbo. L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France a affirmé plus tôt mardi que Laurent Gbagbo négociait sa reddition.

« D’après les informations que j’ai, il serait en négociations pour se rendre », a déclaré sur France-Info Ali Coulibaly, nommé par le président élu Alassane Ouattara, seule reconnu par la communauté internationale.

Laurent Gbagbo « se rend bien compte que c’est la fin de la course et qu’il ne peut plus rien, qu’il ne peut plus continuer dans son obstination criminelle à se maintenir au pouvoir », a poursuivi Ali Coulibaly. « La fin est proche et l’affaire est pliée. »

Appui de l’ONU et de la France

Un porte-parole de Laurent Gbagbo a de son côté affirmé que le président sortant se trouvait « toujours à Abidjan ». Don Ahou Mello s’est refusé à tout commentaire sur la possibilité d’une reddition. Il a dit que la résidence présidentielle avait été frappée une cinquantaine de fois par un hélicoptère de l’ONUCI.

Un haut diplomate ayant requis l’anonymat a déclaré que cinq des six cibles stratégiques définies comme devant être neutralisées avaient été frappées depuis lundi soir: la résidence de Laurent Gbagbo, la garde républicaine, la télévision d’Etat (RTI), le camp de gendarmerie d’Akban et le dépôt d’armes d’Akouédo. Les combats faisaient rage mardi à Akban.

Alors que les forces rebelles entraient dans Abidjan dans l’espoir de faire tomber Laurent Gbagbo, les soldats français de la force Licorne et les troupes de l’ONU déployés en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont mené lundi soir des opérations militaires pour neutraliser les armes lourdes utilisées par les forces de Laurent Gbagbo contre la population civile et le personnel des Nations unies.

Le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard, a déclaré que les forces françaises se concentraient mardi matin sur leur mission de protection des Français et autres étrangers et patrouillaient dans Abidjan. Il n’y a pas eu de frappes de Licorne et de l’ONUCI mardi, a-t-il dit.

Demande de cessez-le-feu

Le chef d’état-major de l’armée loyale au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou, a déclaré que ses troupes avaient « arrêté les combats » mardi contre les forces d’Alassane Ouattara et « demandé un cessez-le-feu » à l’Onuci.

« Suite au bombardement par les forces françaises de certaines de nos positions et de certains points stratégiques de la ville d’Abidjan, nous avons nous-mêmes arrêté les combats et nous avons demandé au général commandant (la force onusienne) Onuci un cessez-le-feu », a dit le général Mangou, au lendemain de frappes de l’ONU et de la France.

Ce cessez-le-feu doit permettre de « protéger les populations, les militaires, partant la Garde républicaine commise à la sécurité du président de la République, le président de la République lui-même et sa famille, et les membres du gouvernement » de son Premier ministre Gilbert Aké N’gbo, a-t-il poursuivi. « Nous demandons à l’Onuci de faire en sorte qu’il n’y ait pas de pillages et de chasse aux sorcières », a-t-il conclu.

2000 étrangers à l’abri

Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a précisé qu’ »environ 2’000 personnes », dont « entre 700 et 800″ ressortissant français et « plus de 600 ressortissants libanais » étaient réfugiés au camp de Licorne à Port-Bouët, dans la banlieue Sud d’Abidjan, l’un des trois points de regroupement mis en place par la France, avec l’ambassade, dans le nord de la capitale économique ivoirienne, et l’hôtel Wafou, au sud.

Les forces pro-Ouattara ont lancé une offensive la semaine dernière pour prendre le pouvoir par la force, le président sortant Laurent Gbagbo refusant de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre, malgré la validation des résultats par l’ONU.

Les rebelles ont réussi en trois jours à s’emparer de la quasi-totalité du pays, avant de se heurter aux forces de Laurent Gbagbo à Abidjan puis de lancer l’assaut « final » lundi soir avec l’appui de Licorne et de l’ONUCI. Beaucoup d’Abidjanais restent terrés chez eux depuis l’arrivée des rebelles à la lisière de la ville mercredi et les combats qui s’en sont suivi. Des bandes de pillards sillonnent les rues.

 

 


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