Session Afrique du Huitième Forum Mondial du Développement Durable à N’Djamena – «La sauvegarde du LacTchad»

LE LAC TCHAD:

assèchement, impacts environnementaux et socio-économiques et devenir

«Le Lac Tchad, jadis appelé « la mer intérieure de l’Afrique» s’assèche aujourd’hui. Sa superficie est passée de 25 000km² en 1960 à 2500km² à nos jours. Cette menace réelle de la disparition progressive du Lac Tchad constitue une catastrophe écologique, tout d’abord pour les êtres humains et cheptels qui vivent dans les bassins des fleuves Logone et Chari, principaux affluents du Lac Tchad, ensuite pour la faune et la flore ».  Extrait du discours de Son Excellence Monsieur IDRISS DEBY ITNOCopenhague, 17 décembre 2009

Président de la République du Tchad prononcé à la 15ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

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Session Afrique du Huitième Forum Mondial du Développement Durable à N’Djamena,

du 29 au 31 octobre 2010

Sur le thème: « La sauvegarde du Lac Tchad »                                  

Aujourd’hui, plus qu’hier, le monde est en proie à la désertification, aux perturbations climatiques et à la perte de la biodiversité. Un des exemples illustratifs de ce condensé des fléaux qui s’abattent sur nous est l’assèchement du Lac Tchad, un assèchement dont les impacts environnementaux et socio-économiques à moyen et long termes ne concerneront pas seulement les collectivités riveraines de cet espace lacustre,  pas seulement les populations du Cameroun, du Niger, du Nigeria, de la République Centrafricaine, du Tchad et de la Libye, pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad mais au delà toute l’Afrique, toute l’Humanité. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut toujours en parler pour entrevoir les solutions et les possibilités d’inverser cette tendance négative.

 

Le bassin géographique (ou bassin hydrographique) du Lac Tchad est compris entre les 6° et 24° de latitude Nord et les  8° et 24° de longitude Est. Il couvre l’Algérie, le Cameroun, la République Centrafricaine, la Libye, le Niger, le Nigeria, le Soudan et le Tchad sur une superficie de 2 397 423  km² dont 1 035 000 km² de partie active contribuant à l’alimentation du Lac.

 

Les ressources en eau du Lac Tchad,  perturbées par la très faible pluviométrie, les taux élevés d’évaporation et la grande capacité d’infiltration,  proviennent principalement des Fleuves Chari et Logone au Tchad et Komadougou-Yobé au Niger.  

 

La population est estimée à plus de 30 millions habitants avec pour principales activités économiques : la pêche, l’élevage, l’agriculture et le  commerce.

 

En vue d’assurer une utilisation équitable et efficiente des ressources en eau pour un développement durable dans le bassin, un organisme sous-régional, la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a été crée le 22 mai 1964 à Fort-Lamy (N’Djamena actuel). Ses membres sont le Cameroun, la Libye, le Niger, le Nigeria,  la République Centrafricaine et le Tchad. Malgré tous les efforts des pays membres, de l’institution et des partenaires, l’assèchement du Lac Tchad se fait de plus en plus dramatique, ses eaux ne s’étalant de nos jours que sur moins de 1/10ème de sa superficie des années 60.

 

L’évolution de l’assèchement du Lac Tchad est le cliché des vicissitudes pluviométriques et des activités anthropiques avec :

 

· la forte diminution de la pluviométrie moyenne annuelle dans le bassin géographique

 

  du Lac Tchad et plus encore dans son bassin conventionnel ;

 

· les importants déficits pluviométriques des années 1939 à 1949 ;

 

· les excédents  pluviométriques des années 1950 à 1961, période la plus humide ;

 

· le décalage considérable dans la configuration des pluies vers le sud, avec des valeurs

 

  très faibles en 1972, 1984 et 1987, comparées à la moyenne de 271mm pour la période

 

 1932-198;

 

· l’utilisation non contrôlée des eaux du Lac et des affluents pour l’irrigation et

 

  l’agriculture;

 

· la régression des moyennes pluviométriques de 342mm en 1932 à 130mm en 1989 !

 

Selon des prévisions climatiques de la NASA et d’autres études concordantes, si le niveau de l’eau continue de baisser à son rythme actuel, le lac disparaîtra dans une vingtaine d’années.

 

Les impacts environnementaux et socio-économiques, ces expressions tangibles de l’assèchement du Lac Tchad (baisse drastique de la superficie et du volume de ce Lac) et  des effets pervers des changements climatiques se ressentent dans tout le bassin du Lac Tchad.  Ils peuvent se résumer à travers :

 

 ·         La destruction du couvert végétal (réduction et par endroits disparition générale des grands arbres et des espèces ligneuses, disparition des plantes pérennes des couches de surface) ;

 

·         La dégradation de la biodiversité sur l’ensemble de la région (disparition ou menace de disparition de certaines espèces floristiques, fauniques et halieutiques) ;

 

·         L’apparition et la prolifération des espèces envahissantes;

 

·         La diminution de l’utilité des zones humides et la perturbation des mouvements des espèces migratrices ;

 

·         Les pollutions en raison des pressions de plus en plus fortes sur les ressources naturelles et de la croissance démographique dans le bassin géographique ;

 

·         L’apparition des iles nouvelles nées du phénomène d’assèchement accéléré ;

 

·         Les difficultés d’accès local à l’eau ;

 

·         La hausse de la salinité du sol et par conséquent le déficit des récoltes ;

 

·         La ruine du cheptel, avec la menace de disparition de certaines espèces bovines telles le bœuf « Kouri » , espèce emblématique ;

 

·         L’effondrement des pêcheries et la diminution des activités de pêche ;

 

·       La multiplication des conflits agriculteurs-éleveurs auxquels s’ajoutent des tensions avec les pêcheurs, etc.

 

Le devenir du Lac Tchad sera certainement le résultat de tous les efforts déployés, en cours ou en perspective (la Session Afrique du Huitième Forum Mondial de Développement Durable prévue du 24 au 26 octobre 2010 en est un d’encourageant) pour «stopper la disparition tragique du Lac Tchad et sauver les moyens d’existence des millions de personnes qui vivent dans cette vaste région ».

 

 De toutes les études réalisées sur le Lac Tchad, aucune d’elles n’indique des options claires et soutenues d’inversion de la tendance à l’assèchement de cet espace lacustre. Ces études révèlent entres autres que les niveaux actuels du Lac Tchad et des ressources en eau qui l’alimentent ont presque atteint la limite du développement durable dans les plaines de ses principaux affluents. Une nouvelle diminution des ressources en eau aurait des effets catastrophiques, aussi bien sur l’économie des pays riverains que sur celle du Lac même.  Ces effets seraient, dans une large mesure, irréversibles ou ne pourraient être atténués qu’à un coût élevé.

 

 Le problème à résoudre est donc le suivant : l’arrêt de l’assèchement du Lac Tchad et la restauration graduelle de son niveau normal, un des objectifs du Plan d’Action Stratégique du Bassin du Lac-Tchad adopté par le Conseil des Ministres en 2009 .

 

 Aujourd’hui, plus que jamais, les Chefs d’Etat des pays membres de la CBLT manifestent leur volonté politique pour la restauration des eaux du Lac Tchad. L’année 2009 a été celle du démarrage officiel de l’étude de faisabilité du transfert des eaux interbassins de l’Oubangui vers le bassin du Lac Tchad et des appels vibrants à la Communauté internationale pour l’organisation d’un Sommet Spécial sur le sauvetage du Lac Tchad. L’année 2010 est celle de la tenue d’un Sommet Spécial,  la Session Afrique du Huitième Forum Mondial de Développement Durable axé sur le thème « la sauvegarde du Lac Tchad » qui aura lieu du 29 au 31 octobre à N’Djamena, au Tchad, conformément aux dispositions de la Convention signée le 26 juin 2010 à Marcoussis (France) entre la Commission du Bassin du Lac Tchad et la Délégation Générale du Forum Mondial de Développement Durable.

 

Notre appel à l’endroit de la communauté internationale est ainsi lancé pour réunir des experts confirmés  de divers horizons et divers profils afin d’approfondir la réflexion sur les solutions à apporter à cette catastrophe écologique annoncée. Les résultats de travaux des experts seront soumis à la bienveillante attention des partenaires financiers et des Hautes Autorités politiques.

 


Un commentaire

  1. owenephem dit :

    Bonjour a tous.

    C’est la premiere fois que je viens sur tchad24.unblog.fr. Content d’etre parmis vous ;-)

    Je me presente avant de vous poser mes questions de petit nouveau… (17 ans Paris)

    Merci d’avance à tous pour mes futures questions ;-)

    ++

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