Tchad, l’Etat néant de l’Afrique

Des rapports 2010 épinglent et classent le Tchad parmi les nations aux lendemains incertains partagées entre la guerre, la corruption et la mauvaise gouvernance. Même après 20 ans de « démocratie », le pays est à la bourre.

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Peu en sont aperçus tellement qu’ils sont pris par les décors des festivités marquant les 20 ans de règne du parti de Bamina, MPS et le cinquantenaire de l’indépendance. Le pays, particulièrement la capitale N’djaména s’embellit et le président Deby se fait le chantre de ce développement, qui ne cesse de recevoir des prix. Mais au fond, le pays de Toumaï se porte mal, même si les tenants du pouvoir demeurent impassibles. Il suffit de lire certains rapports publiés pour comprendre ce qui empêche le décollage du pays. Les rapports 2010 de la fondation Mo Ibrahim et de Transparency International attestent, pour une fois encore, les reculs et dérives de l’Etat tchadien. Les impedimenta de ceux- ci sont la corruption et la mauvaise gouvernance, érigés en système.

8ème pays le plus corrompu de la planète selon le rapport de l’ONG allemande Transparency International, publié en ce mois d’octobre, les résultats sont désolants et catastrophiques pour le Tchad. Son indice de corruption est établi sur la base d’enquêtes d’opinion menées auprès d’hommes d’affaires, d’entreprises et d’experts. Naguère champion de la corruption planétaire, le Tchad n’est sorti du peloton des nations les plus corrompues. Pour cette année, il occupe la 171ème place avec une note de 1.72, suivi des Etats en guerre ou sous insurrection comme l’Ouzbékistan, Soudan, Iraq, Afghanistan, Birmanie et de la Somalie qui ferme le rang (178ème). Pour les experts de l’ONG allemande, la corruption sévit là où se logent famine, pauvreté et guerre ; et qui entrave toute tentative de lutter contre la pauvreté et le changement climatique. « On trouve un nombre impressionnant de pays de la sous-région, et ce sont les pays, justement, où il y a une forte concentration de populations pauvres, qui sont donc assez directement touchées par les méfaits de la corruption », a expliqué Mme Chantal Uwimana, directrice régional pour l’Afrique et le Proche-Orient de Transparency International. Toute fois, par rapport à l’année précédente, le pays a fourni un centime d’efforts en remontant de la 175ème à la 171ème place. Cela semble que la bataille fut déclenchée afin de lutter contre le clientélisme et l’affairisme dans le Tchad économique et social. Seulement dans un pays comme le Tchad, on ne sait qui est arrêté pour corruption et détournement, tellement que les deux(2) vont de paire. 52ème pays africain mal gouverné La seconde mauvaise nouvelle pour le locataire du Palais Rose vient de la Fondation Mo Ibrahim qui a aussi publié son indice 2010 sur la bonne gouvernance. Lancée en 2006 par le richissime homme d’affaire soudano- britannique Mohammed Ibrahim, la fondation vise « la promotion d’une gouvernance de qualité en Afrique et la reconnaissance de l’excellence en matière de leadership en Afrique ». C’est dans cette vision que l’indice Mo Ibrahim détale chaque année le classement des pays africains en matière de bonne gouvernance. Pour cette année, il est établi en fonction de la prestation des biens et des services publics délivrés aux citoyens tout en évaluant la qualité de la gouvernance des pays africains suivant quatre (4) indicateurs : la sécurité et souveraineté du droit, la participation et les droits de l’Homme, le développement économique durable et le développement humain. Selon cet indice, le Tchad occupe gaillardement la 52ème place, juste avant la Somalie, avec une note de 31. En diagnostiquant de près les différents indicateurs, le Tchad semble être meilleur en rien :
- 51ème, juste avant le Soudan et la Somalie, dans le domaine sécurité et souveraineté de droit avec 38 de note,
- 52ème ex avec le Soudan avec une note de 23, avant la Somalie qui garde la lanterne rouge dans l’indicateur participation et les droits de l’Homme ;
- 47ème dans le domaine développement économique durable. Le seul progrès du pays de Toumaï qui s’explique par les chantiers pharaoniques décrétés, il y a quatre (4) ans.
- 52ème avant la Somalie avec une note de 30 dans le domaine développement humain.
Aux regards de ces rapports, en dépit des efforts consentis, le pays reste le dernier de l’Afrique. Le fait qu’il dépasse la Somalie est le signe de la non – existence encore d’un Etat viable et durable au Tchad. 20 ans de démocratie qui n’ont suffit à rien. Beaucoup reste à faire. De même, ces deux (2) rapports donnent une image négative du Tchad à l’extérieur. Cette mauvaise impression pourrait justifier le manque des capitaux et d’investissements d’envergure afin de tonifier l’économie nationale. Ce qui reste, aussi en partie, est la responsabilité et la compréhension de nos dirigeants. Car les documents publiés, ça et là, ne sont des rapports bidon ou byzantins. Ils sont une invitation de vouloir changer la gestion des hommes et du pays en général. Pour Mo Ibrahim, l’indice Ibrahim « est un outil très utile pour les dirigeants qui peuvent voir quelles mesures fonctionnent ou ne fonctionnent pas, mais aussi pour la société civile qui pourra ainsi comprendre et mesurer la performance du gouvernement ». Il y a de quoi à suivre pour la relance de la dynamique économique qui stipule la bonne gouvernance.

 

Par: Hassana Djiddah Abdoulaye

 


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