Tchad: des mouvements rebelles assurent continuer la lutte armée (AFP)
Deux mouvements rebelles tchadiens qui appartenaient à la coalition de l’Union des forces de la résistance (UFR) ont affirmé vendredi à l’AFP vouloir « poursuivre la lutte armée », après une déclaration contraire d’un porte-parole de l’UFR, Abderaman Koulamallah.
Joint au Mali depuis Libreville, le capitaine Ismaïl Moussa du Front pour le salut de la République (FSR), a affirmé: « Nous ne sommes pas d’accord avec les déclarations de Koulamallah. Nous ne rentrerons pas sans conditions. Nous sommes prêts à poursuivre la lutte armée s’il le faut ».
« Nous ne sommes pas des moutons pour rentrer sans conditions simplement parce qu’il y a une reprise des relations entre le Soudan et le Tchad », a poursuivi M. Moussa.
« Nous sommes pour un renouveau du Tchad, pour la démocratie, un multipartisme total, des élections transparentes. (…), ce n’est pas ce que fait (le président tchadien Idriss) Deby », a-t-il précisé.
De son côté, l’Union des Forces pour le changement et la démocratie (UFCD) a dans un communiqué dit son « indignation » après les déclarations de M. Koulamallah.
« Nous rejetons toute idée de désarmement aussi bien par les autorités soudanaises que tchadiennes en mettant en garde contre toute tentative de forcer les choses », selon ce texte de « la cellule de crise de l’opposition armée, le commandant des opérations militaires Arbab Younous (UFCD/UFR) ».
Mercredi, M. Koulamallah avait affirmé: « La prise de pouvoir par les armes est pour nous dépassée et il n’y a pas d’autre perspectives que la négociation ».
Il avait assuré que « les principaux responsables politiques des mouvements (rebelles), de l’UFR et des autres, partagent cette approche ».
En mai, des dissensions au sein de l’UFR, créée en janvier 2009 et considérée alors comme la plus importante coalition rebelle, avaient conduit à la création d’une autre coalition, l’Alliance nationale pour le changement démocratique (ANCD).
Depuis janvier, le Tchad et le Soudan sont engagés dans un processus de normalisation de leurs relations après cinq ans de guerres par rébellions interposées. En gage de bonne foi, chacun a expulsé récemment des chefs de mouvements armés hostiles à son voisin.