Tchad : Affaire de manuels scolaires, six acquittements et cinq condamnations
Le verdict attendu de la première session spéciale de la Haute Cour de Justice dont audience fut ouverte depuis le 23 septembre 2010, est tombé le 15 octobre 2010, au Palais du 15 Janvier. En effet, sur les onze prévenus parmi lesquels figurent deux ex- membres du gouvernement accusés de malversation dans le marché 205 d’achats des manuels scolaires du Ministère de l’Education Nationale (MEN), la Haute Cour de Justice a prononcé six acquittements et cinq condamnations.
Parmi les acquittés, il y a les deux ex- membres du gouvernement à savoir M. Limane Mahamat, ex- Secrétaire Général du Gouvernement et M. Oumar Boukar Gana, ex- Secrétaire d’Etat aux Finances chargé du Budget, tous deux accusés de corruption. Sont aussi acquittés, l’ex- Directeur de l’Organe Chargé des Marchés Publics (OCMP) M. Noubatoïngar Siangar, les sieurs Mahamat Yamba, évacué pour de raison de santé, Mahamat Al Hafis et Ali Ouassalé.
Le commerçant alias « Badaoui », tête pensante de l’opération, est condamné aux travaux forcés à perpépétuité. L’ex- Directeur des Affaires Administratives, Financières et du Matériel du MEN, M. Mahamat Fredy passera 5 ans sous les véroux et remboursera à l’Etat la somme de 5 millions. Par contre, l’ex- assistant au Conseiller Economique et Financier du Chef de l’Etat, M. Gaïdro Salomon méditera sur son sort pendant 3 ans à la maison d’arrêt et remboursera aussi la bagatelle de 5 millions. MM. Mahamat Boubakari et Adoum Yamba écopent de 7 ans de prison ferme et rembourseront chacun une somme de 5 millions .Le député Mahamat Tahir, accusé de complicité de détournement et qui est en fuite est condamné par contumace à dix ans de prison ferme. Il devra aussi rembourser 5 millions à l’Etat tchadien. Un mandat d’arrêt international est lancé contre lui.
A rappeler que le scandale financier du marché 205 du MEN est une question de détournement d’un somme de 1,5 milliard devant servir à l’achat des manuels scolaires. Les personnes mises en cause sont accusées de faux usage de faux, de concussion, de détournement de fonds publics, de complicité de détournement et de corruption.
Après le verdict de la Haute Cour de Justice, il n’y a aucune autre voie de recours. Néanmoins ces condamnés pourraient espérer bénéficier un jour de la grâce présidentielle pour recouvrer leur liberté.
Le Président de la Haute Cour de Justice, M. Adoum Goudja s’est félicité de cet aboutissement après 3 semaines de dur labeur.