Tchad – Les misérabilismes des Agents de l’Etat
C’est bien que l’Etat se lance farouchement dans la lutte contre les maux minant nos administrations. Mais il reste à savoir et vérifier si les mesures d’accompagnement seront prises et appliquées. Si cela est fait, l’on se rassurerait que désormais les décideurs tchadiens vont assainir leurs institutions. Le citoyen lambda s’interroge sur l’impact de plusieurs reformes qu’a connues le Tchad depuis son accession à l’indépendance. Où sont les finalités ? Prévenir pour assainir initié par le Contrôle d’Etat sera-t-il réaliste ? Bravo ! Qui vivra verra.
lors des campagnes de sensibilisation du Contrôle d’Etat, des cadres et agents issus de différents départements ministériels ont clairement indiqué que, l’Etat lui-même, qui est la cause de tous les maux qui gangrènent nos administrations. « Je parle de « misérabilisme » ici par ce que c’est l’Etat, lui-même qui en est la cause de la misère des agents. C’est dire qu’il les rend misérables. Ils sont obligés d’accepter les pots de vin pour joindre les deux bouts, de détourner des biens et des derniers publics. Si le salaire est décent, le travail sera bien fait. Il n’y aurait pas cette gabegie dans l’administration publique. Les Travailleurs Tchadiens sont mal entretenus. Ils sont submergés par des multiples difficultés à commencer par la sous alimentation et le manque soin adéquat. C’est une exigence sciemment causée, je vous l’avoue mon fils » explique un haut cadre de l’Education Nationale. Et d’ajouter un autre fonctionnaire du ministère des Infrastructures souligne que le gouvernement crée des institutions sans des moyens adéquats pour un bon travail.
« Chez nous aux infrastructures nous n’avons pas de bureau nous sommes toujours sur nos orteils sous les arbres. Il faut s’asseoir confortablement pour travailler afin de produire un bon rendement. C’est déplorable » regrette une femme du dit département.
Tchad : La survie quotidienne devient un casse-tête chinois
Se nourrir, se soigner… aujourd’hui, au Tchad, relève d’un véritable parcours du combattant. La Majeure partie de la population baigne dans l’extrême pauvreté alors que le pays regorge d’énormes potentialités agro- pastorales et produit du pétrole. Les prix des produits de première nécessité grimpent du jour au lendemain mais les revenus restent généralement faibles.
“ Nous allons cesser de manger la boule parce que tout est cher. En ce mois de février, le sac de maïs ou du mil coûte 22 000Frs alors que les récoltes viennent de s’achever ; qu’allons nous faire en période de soudure ? “ Ces propos alarmants de Rosalie, devant les étals de céréales dans un marché de Ndjamena, expriment toutes les difficultés que rencontrent nombre de ménages à faible revenu. La situation va certainement s’aggraver dans les mois à venir parce que la campagne agricole 2009-2010 est déficitaire. Dans une déclaration radiotélévisée, le ministre de l’Agriculture, Naïmbaye Lossimian a tiré la sonnette d’alarme, le 12 février dernier, en annonçant : ‘’ un déficit céréalier de 34% par rapport à l’année précédente et que deux millions des tchadiens seront touchés par la famine en 2010’’.
La flambée des prix concerne aussi les autres produits comme la viande, le poisson, l’huile, l’oignon qui ont vu leurs prix doublé. Concernant la viande et le poisson, les pouvoirs publics ont tenté d’imposer la vente à la pesée afin de maitriser le prix et empêcher les spéculations mais les commerçants n’ont pas obtempéré.
Ce qui fait grincer beaucoup plus les dents dans les foyers est l’énergie domestique. Le bois de chauffe et le charbon de bois sont, traditionnellement, les sources d’énergie pour les ménages. Le gouvernement, au nom de la protection de l’environnement, a interdit le charbon qui est produit généralement à travers le bois vert. Le bois de chauffe est cependant autorisé et l’utilisation du gaz butane est aussi encouragée. Malheureusement, le bois de chauffe, devenant de plus en plus rare, se vend très cher ; le gaz butane (dont la bouteille de 6 kg coûte environ 30 000 et rechargeable à 2 500 FCFA) est inaccessible à la majeure partie de la population dans un pays où le SMIG est de 28 000 FCFA (environ 42 EUROS).
Certains indicateurs parus dans la SNRP2 (Stratégie Nationale de la Réduction de la Pauvreté), élaborée en 2008, ont montré que la pauvreté touche un grand nombre de Tchadiens : 55% vivent en dessous du seuil de la pauvreté avec 396 FCFA/Jour (moins d’un dollar).