La mort soudaine de Michael Jackson

michaeljackson.jpg

L‘onde de choc universelle est partie de Los Angeles. L’annonce de la mort soudaine du chanteur Michael Jackson, victime d’une crise cardiaque à 50 ans, jeudi 25 juin à Los Angeles (Californie), a provoqué une immense émotion dans toute l’Amérique. A Los Angeles, où il habitait, mais aussi à New York ou ailleurs, des groupes de fans se sont réunis spontanément dans la rue. Les gens n’y croient pas, s’interrogent, se parlent.

Michael Jackson faisait partie des personnalités les plus connues des Etats-Unis et sur toute la planète. Ses chansons dansantes ont révolutionné la musique. Sa personnalité faisait aussi parler. Il intriguait ou révulsait, avec son visage devenu mutant, sa peau qui avait blanchi, sa maison transformée en parc d’attractions, ses procès pour pédophilie, sa vie recluse. Jusqu’à son come-back annoncé pour une série de concerts monstres, dont le premier devait avoir lieu à Londres le 13 juillet.

 Michael Jackson lors d'un concert avec les Jackson 5 en 1984, au Dodger Stadium, de Los Angeles.

 

 

 

 

 

Mais, le jour de sa mort, c’est la douleur de perdre un artiste immense qui domine. De la chanteuse Madonna au cinéaste Steven Spielberg, en passant par le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, on ne compte plus les personnalités et stars du spectacle qui se disent bouleversées. Celui qui a compté le plus pour Michael Jackson, le producteur Quincy Jones, avec qui il a réalisé l’album Thriller, le plus vendu de l’histoire : « Sa musique est jouée dans tous les coins de la planète, et c’est parce qu’il avait tout – talent, grâce et professionnalisme. J’ai perdu mon petit frère aujourd’hui, et une part de mon âme s’en est allée avec lui. » Récemment, à Los Angeles, on avait entendu parler de la pop star sous un jour négatif, depuis le procès pour pédophilie de 2005 (où il fut acquitté) et une série de comportements personnels bizarres accompagnés de graves déboires légaux et financiers.

 

UNE DISPARITION QUI ÉVOQUE CELLE D’ELVIS

 

Mais sa disparition brutale, qui évoque celle d’Elvis Presley – mort aussi d’une crise cardiaque, à 42 ans, en 1977 –, a profondément touché les Américains de tous âges et la planète entière, qui se souvient des notes endiablées de Billy Jean, des chœurs de We Are the World, et de ses merveilleux pas de danse.

 

Les secours ont été appelés à 12 h 21 dans la résidence de Holmby Hills (un quartier résidentiel situé au nord de Bel Air, à Los Angeles), qu’il avait louée récemment et où il vivait avec ses enfants. Son médecin personnel, présent sur place, a tenté de réanimer Michael Jackson, apparemment victime d’un arrêt cardiaque, et qui a été transporté en urgence à l’hôpital le plus proche, celui de UCLA, où il est arrivé à 13 h 14.

 

Des témoins rapportent que son entourage immédiat hurlait : « You’ve got to save him ! » (il faut le sauver). Son frère Jermaine Jackson, porte-parole officiel de la famille, a expliqué qu’une équipe d’urgentistes et de cardiologues a tenté en vain de le réanimer pendant une heure. Sa mort a été prononcée à 14 h 30, le 25 juin. « Que notre amour soit avec toi, Michael, toujours », a déclaré Jermaine Jackson.

 

Dans l’après-midi, des agents de la police de Los Angeles se sont présentés à la résidence du chanteur pour inspecter les lieux, et ont emporté certains objets, « une procédure normale dans ces circonstances », a expliqué le lieutenant Strenk du Los Angeles Police Department (LAPD). Tandis que le corps de Michael Jackson était transporté par hélicoptère chez un coroner (médecin légiste) pour une autopsie qui sera pratiquée vendredi 26 juin, les hypothèses sur la cause de son décès vont bon train, d’autant qu’elles sont alimentées par des proches.

 

Beaucoup évoquent la série de concerts, qui allait commencer à Londres, après douze ans d’absence de la scène « Il voulait faire un come-back réussi, peut-être que le stress l’a tué, c’est ce que je pense », a déclaré aussitôt à la chaîne britannique BBC Uri Geller, un ami. Michael Jackson considérait ce retour sur scène comme son « final curtain call », disait-il. Son dernier baisser de rideau. Son adieu à la scène. Il se préparait de façon intensive pour cette ultime série de concerts avec le chorégraphe Kenny Ortega. Il avait même répété mercredi, la veille de sa mort, au Staples Center, une grande salle de spectacles de Los Angeles.

 

Michael Jackson prenait-il des médicaments pour se remettre en forme en vue du lourd programme de concerts qui devaient débuter le 13 juillet ? Après le report, et l’annulation de certains concerts annoncés initialement, des rumeurs circulaient sur l’état de santé, voire la fragilité, de la vedette.

 

Quelques heures après son décès, Brian Oxman, avocat de la famille Jackson, a affirmé : « Ce n’est pas quelque chose d’inattendu, à cause des médicaments qu’il prenait, » ajoutant : « Si vous pensez qu’il y a eu des abus dans l’affaire d’Anna Nicole Smith, ce n’était rien à côté de ce que nous avons vu dans la vie de Michael Jackson. » Anna Nicole Smith est une ancienne starlette, morte en 2007 à l’âge de 39 ans, d’une surdose de médicaments. De son côté, un ancien porte-parole de Jackson, Michael Levine, a affirmé à l’AFP qu’il n’était « pas surpris par la nouvelle tragique ». La controverse et les soupçons autour des causes du décès de la star ne font que commencer.

 

« AUJOURD’HUI, JE NE VEUX RIEN ENTENDRE DE NÉGATIF SUR LUI ! »

 

Mais les fans n’en sont pas là. Ils se sont précipités aussitôt à l’extérieur de l’hôpital, devant sa résidence ou sur Hollywood Boulevard où ils chantaient You are not alone, de l’album Dangerous. « Aujourd’hui, je ne veux rien entendre de négatif sur lui ! », avoue une jeune fille en larmes, qui se recueille avec d’autres devant l’étoile de Michael Jackson sur Hollywood Boulevard, même si l’étoile n’est pas celle du roi de la pop (qui n’en a pas encore sur le Walk of Fame), mais d’un autre Michael Jackson, une vedette locale de la radio, qui porte le même nom ! Autour d’elle, d’autres n’arrivent pas à croire à cette nouvelle « surréelle ». « C’était l’homme le plus célèbre du monde », ajoute simplement un fan.

 

Pourtant, Michael Jackson ne faisait plus la une des médias avec ses tubes et leurs chiffres de ventes astronomiques, mais pour une série d’affaires de mœurs, de procès et de comportements étranges soulignant son excentricité.

 

Le procès pour pédophilie qui s’est déroulé à Santa Barbara en 2005 avait terni son image, même s’il a été acquitté. « Il était la preuve vivante qu’une célébrité même acquittée n’est jamais blanchie aux yeux du public », a commenté la journaliste Linda Deutsch, qui a couvert le procès pour l’agence Associated Press. « Je pense qu’il ne s’est pas vraiment remis de ce procès. » Les réactions émues de collègues du showbiz évoquent son talent et son génie. « Je suis trop dévastée par la disparition d’un ami si cher pour faire une déclaration officielle », a dit l’actrice Elizabeth Taylor.

 

Pour Liza Minnelli : « C’était un homme gentil et généreux et il va me manquer pour le reste de mes jours. » Céline Dion compare le choc de la mort de Jackson à la disparition d’Elvis Presley et du président John Kennedy : « J’ai grandi avec sa musique, mon fils l’écoute, Michael Jackson ne mourra jamais. » Tentant d’expliquer sa mort prématurée, la chanteuse québécoise a commenté sur CNN : « Il a été soumis à de telles pressions ! »

 

Lisa Marie Presley, fille d’Elvis Presley, qui lors d’un autre épisode bizarre, épousa Jackson en 1994 (juste après les premières accusations de pédophilie de 1993, concernant un jeune garçon de 13ans) : « J’ai le cœur brisé pour ses enfants, c’est une perte énorme à maints égards, les mots me manquent. »

 

Hillary Rosen, ancienne présidente de l’Académie de la musique, évoque les œuvres caritatives de Michael Jackson et l’enregistrement de la chanson We are the World, pour lutter contre la faim dans le monde : « Il a lancé un mouvement. »

 

A l’heure de sa mort, le chanteur était criblé de dettes, à hauteur de 400 millions de dollars. Il avait même été poursuivi en justice par le Sheik Abdulla bin Hamad Al Khalifa, fils du roi de Bahrain, chez qui il s’était réfugié après son procès de 2005, et qui lui avait réclamé 7 millions de dollars. Mais, encore une fois, l’heure n’est pas encore aux comptes. Pour l’instant, les fans, célèbres ou non, pleurent.

 

PETIT JOURNAL DES SOUVENIRS... |
c218 |
Planète : nature et animaux |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | La psychologie
| analyses, contestations pol...
| .:| нρoт&#...